On sait que les djihadistes occidentaux sont utilisés selon leur origine et leur langue. Lyon De notre correspondant On en a eu une nouvelle preuve en fin de semaine dernière en France avec la révélation par la presse de l'implication du Français Mehdi Nemmouche dans la séquestration, au début de l'année en Syrie, de quatre journalistes français, Nicolas Hénin, Pierre Torrès, Edouard Elias et Didier François, retenus de juin 2013 à avril 2014. Nemmouche, 29 ans, est actuellement détenu en Belgique, où il a été inculpé, soupçonné de quatre assassinats commis le 24 mai au nom du djihad dans le musée juif de Bruxelles. Arrêté en possession d'armes, d'un «drap» marqué d'un sigle Etat islamique (EI) et d'un film évoquant la tuerie du musée juif lors d'un contrôle de routine à Marseille le 30 mai, ce Français d'origine algérienne parti faire le djihad en Syrie au sein de l'EI, avait été remis fin juillet à la justice belge par la France. Alors que l'écho d'une intervention mondiale autour de l'armée américaine se faisait de plus en insistante le week-end dernier, et que le président français, François Hollande, annonçait son intention ferme de se joindre à une opération antidjihadiste en Irak, les médias ont amplifié samedi cette information sur son rôle en Syrie. Le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, après les révélations du quotidien Le Monde, sur la base d'informations de la DGSI, a confirmé que les services de renseignement avaient «transmis à la justice des éléments laissant à penser qu'il aurait pu être le geôlier de nos otages». «Quand Nemmouche ne chantait pas, il torturait. Il était membre d'un petit groupe de Français dont la venue terrorisait la cinquantaine de prisonniers syriens détenus dans les cellules voisines. Chaque soir, les coups commençaient à pleuvoir dans la salle dans laquelle j'avais moi-même été interrogé. La torture durait toute la nuit, jusqu'à la prière de l'aube. Aux hurlements des prisonniers répondaient parfois des glapissements en français», a témoigné l'un des otages, Nicolas Hénin, sur le site de son journal, Le Point. Un autre ex-otage, Didier François, a déclaré qu'il était «irresponsable» de révéler que Nemmouche était un geôlier, cela «pose un véritable problème pour l'enquête», a regretté dans Libération le journaliste d'Europe 1. «Je trouve que c'est dangereux de sortir cette information. Cela pose un véritable problème pour l'enquête en cours, pour les témoins et pour les otages restés là-bas.» «Cela permet malheureusement d'alerter les autres ravisseurs sur le fait que les services français détiennent des éléments sur les membres de ce groupe terroriste ayant déjà perpétré des attentats. Du coup, ça va leur permettre de se protéger, ce qui met en danger le travail des spécialistes du contre-terrorisme et les citoyens français.»