Depuis la promulgation du décret de 2008, les sorties d'inspection des services de la DAS ont relevé plusieurs défaillances, dont certaines sont graves. Trouver aujourd'hui une place pour un enfant dans une crèche ou un jardin d'enfant est devenu un véritable calvaire pour les familles à Constantine, notamment pour les femmes qui travaillent. Une situation qui s'est compliquée après la décision de fermeture des crèches communales pour des travaux de réhabilitation, et qui force les parents à opter pour les crèches privées. Selon les services des crèches au niveau de la direction de l'action sociale (DAS), les structures gérées par l'APC de Constantine ont été fermées suite au constat établi par la commission d'inspection de la wilaya. «Cela dure depuis 2011 où nous avons adressé des avertissements au gérants des crèches communales, car non seulement elles n'ont pas d'agréments, conformément à la réglementation en vigueur, mais aussi ces lieux menacent la vie des enfants. Au mois de mai dernier, nous avons écrit officiellement au wali pour fermer ces crèches», a déclaré une employée au service des crèches de la DAS. Notre interlocutrice a insisté sur le fait que l'état des crèches en question était tellement déplorable, avec des câbles électriques non couverts, des infiltrations d'eau à travers les plafonds, des normes d'hygiène non respectées et une saleté qui envahit les lieux. Pourtant les critères exigées dans la gestion des crèches sont bien définies par le décret 287-08 paru le 17 septembre 2008, notamment en matière d'espace réservé pour chaque enfant, de sorties de secours, des sanitaires, du réfectoire pour les enfants de 3 à 5 ans et de la biberonnerie pour les enfants de moins de 3 ans avec séparation entre eux (si le propriétaire veut faire une crèches et jardin d'enfant), sans oublier le personnel qui doit être qualifié et diplômé dans le domaine. Selon les services de la DAS, toutes les crèches privées exerçant actuellement répondent aux normes, seul le problème du manque du personnel et celui du programme pédagogique qui demeure posé. «Malheureusement nous n'avons pas un programme type imposé par le ministère, c'est pourquoi quand les directeurs des crèches privées nous présentent leur programme, nous les proposent celui qu'utilise le croissant rouge dans ses jardins d'enfant, car il préparent les enfants et les enseigne plusieurs choses à travers les jeux et les activités», a déclaré une source de la DAS. Des pseudo-crèches exerçant dans le noir Selon les chiffres donnés par la DAS, il y a 32 crèches privées exerçant dans la wilaya, dont 17 dans la commune de Constantine. En dépit du nombre important de ces établissements et les conditions qui sont plus au moins meilleures, les parents fonctionnaires trouvent déjà avec la rentrée des difficultés pour trouver un lieu sûr où placer leurs enfants. Interrogés, certains trouvent que les prix pratiqués sont exorbitants. Pour chaque enfant, on débourser 6000 DA et parfois plus. «Un fonctionnaire, dont la paie ne dépasse pas les 30 000 DA et qui a plus de deux enfants en bas âge à placer dans une crèche, ne pourra pas subvenir à tous les besoins de sa famille», nous a déclaré Sihem, une mère travaillant dans un établissement public. C'est à cause des prix élevés de ces crèches privées et le manque de places dans les autres crèches publiques (à l'instar de celle des PTT, de la CNAS et les jardins d'enfants du croissant rouge) que les parents se dirigent vers des crèches exerçant dans le noir. En 2013, une inspection des services de la wilaya a permis de révéler au grand jour les activités illicites de deux associations ayant transformé leurs sièges en garderie pour enfants, sans avoir l'agrément. Alors que ces locaux ne répondaient pas aux critères exigés, des parents ont accepté d'y placer leurs enfants en raison des prix attractifs proposés.