Photo : Riad De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Devenues une nécessité absolue, vu le mode de vie actuel, les structures assurant la garde des enfants prolifèrent. Les statistiques révèlent qu'il existe à Constantine 26 crèches privées réparties à travers la circonscription. La loi de 2008 aura donné un autre élan assorti d'une stricte réglementation pour régir une activité sensible. En effet, les souscripteurs potentiels même «nantis» ne correspondant pas au profil requis, doivent désormais recourir au partenariat avec des diplômés pour lancer un tel projet. Les crèches tournent à plein régime à Constantine. C'est une tradition ancrée depuis que le mode de vie des ménages a pris une autre tournure durant ces 20 dernières années. Où laisser son bambin durant la journée lorsque les deux parents travaillent ? C'est la question qui ressurgit à chaque rentrée sociale et souvent avant cette date. Le recours aux crèches et autres types de surveillance d'enfants est la solution idoine pour les mères .Une solution qui se paye évidemment, en fonction de la qualité des prestations fournies en ces espaces de «surveillance».Ainsi, le paramètre géographique a perdu de son importance avec les exigences établies par les parents. Ce qui revient à dire qu'il ne faut pas choisir la crèche la plus proche, mais celle qui offre les meilleurs services. Dans ce domaine, le secteur privé est en train de prendre les devants en la matière. On investit dans ce créneau devenu porteur, à la faveur des métamorphoses que connaît la société algérienne. A cet effet, on dénombre 26 crèches relevant du secteur privé, lesquelles sont réparties à travers les points névralgiques des communes. Et la demande demeure en hausse !Si, par le passé, avant l'année 2008, le lancement de ce type de projet fleurissait à sa guise, sans prendre en considération quelques paramètres de base, fort importants pour la sécurité des lieux et, par ricochet, des enfants gardés, aujourd'hui le secteur a connu un léger mieux avec le décret promulgué en 2008 venant régir cette activité, en la dotant d'un cadre législatif technique et administratif lui permettant un fonctionnement aux normes. En effet, l'édit exige quelques étapes préliminaires à l'obtention de l'agrément d'ouverture d'une crèche ou d'une garderie : le diplôme d'éducateur et/ou puériculteur devient une nécessité incontournable dans la confection du dossier. «Le postulant doit disposer d'une spécialité couvrant un des domaines relatifs à l'enfance tel la pédopsychologie, l'éducation… En somme, des compétences en ce qui concerne l'enfant et le monde de l'enfance», explique la responsable du secteur au niveau de la Direction de l'action sociale de la wilaya de Constantine. «Il faut souligner que depuis l'entrée en vigueur du décret ministériel, les crèches ont recouvré leur bonne santé», devait-elle ajouter. En plus des compétences exigées pour tous les souscripteurs, il leur est demandé des spécificités du local qui doit répondre aux normes de sécurité en matière d'isolement électrique, sanitaires, aération, risque d'accidents domestiques… Un plan détaillé du local doit être établi et soumis à la commission technique qui doit l'avaliser. «Cette nouvelle réglementation exclut la concrétisation de ce type de projet dans un appartement où l'enfant ne bénéficie pas de l'espace requis dont la superficie doit être 1,40m2/enfant au minimum», indiquera la même responsable ajoutant que chaque prétendant devra par ailleurs présenter un «programme pédagogique» que l'institution se propose de dispenser aux enfants qu'elle prendra en charge. Une fois les dossiers constitués, ils seront soumis à l'étude pour homologation.Concernant la tarification, les crèches, à Constantine, appliquent les prix qu'elles jugent en adéquation avec les services fournis aux petits pensionnaires. La DAS n'interfère pas dans la fixation des tarifs des prestations. Les prix, libres, sont en fait dictés par le rapport offre-demande. En moyenne, ils se situent dans une fourchette qui oscille entre 3 500 et 4 500 DA par mois.«Malheureusement, il arrive qu'on n'ait pas d'autre alternative ; pourvu que les crèches qui pratiquent des prix relativement élevés apportent un bien-être à l'enfant durant les heures de gardiennage», a déclaré une mère travaillant dans une administration locale.En ce qui concerne la bonne marche des crèches et le contrôle de leurs activités, «des inspections inopinées sont effectuées couramment par les services de la DAS». Quand les contrôleurs relèvent des carences ou des infractions, des réserves sont formulées et adressées aux contrevenants qui sont sommés de corriger le tir et d'apporter les améliorations nécessaires à leurs établissements en matière de nourriture, de distraction, de prise en charge, d'encadrement, d'hygiène… Toutefois, les crèches ou garderies contrevenantes ne seront pas astreintes à des fermetures cycliques, a-t-on indiqué à la DAS. «Il y a certes des irrégularités ; mais sans commune mesure avec les cas soulevés avant la promulgation du décret », soutient la responsable.Néanmoins, en l'espace de deux années, deux crèches ont été obligées de fermer leurs portes, en raison de quelques défaillances. Mais elles sont plus nombreuses, celles qui respectent parfaitement le cahier des charges instauré par les pouvoirs publics.Sur un autre registre, certains promoteurs sont bloqués par l'obligation faite d'avoir le profil correspondant et le diplôme exigé ou son équivalent. Dans ce cas, la seule alternative qui leur reste est de s'associer avec une personne possédant le diplôme exigé et qui sera la gérante ou l'administratrice de l'établissement. Parallèlement aux garderies d'enfants privées, Constantine compte 7 crèches publiques qui n'ont rien à envier à leurs concurrentes sauf qu'elles nécessitent des travaux de réhabilitations tant elles sont dans un état de décrépitude avancé. Deux de ces structures ont d'ailleurs été fermées pour non-conformité aux normes de sécurité.