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Le rêve et le cauchemar de Mouloud
Un toit pour les chibanis
Publié dans El Watan le 09 - 09 - 2014

L'hôtel est discret, voire invisible depuis la rue. D'hôtel, il n'en a que le nom ; gourbi serait plus adapté. Deux trous géants défigurent la façade sur laquelle est déployée une banderole où on peut lire : «Non à l'expulsion».
Paris
De notre correspondant
Ils peuvent nous envoyer les CRS pour nous déloger à 4h du matin. Et on se retrouvera à la rue, comme des SDF», angoisse Mouloud, prénom fictif. Car Mouloud, dans son stress, ne veut pas de mots et surtout pas de photos. Il aimerait hurler son indignation au monde entier, mais dans la discrétion. Du vacarme sans bruit. Cheveux blancs encore très fournis, corps d'une maigreur inquiétante, Mouloud porte sa pudeur comme un costume naturel. Les mots sortent de sa bouche en rafales espacées. Il se meut dans sa chambre de 7 m2 avec une économie de gestes. Entre son lit et le mur, moins de 30 centimètres. Son apparente angoisse emplit le peu d'espace restant entre ses affaires, des sacs en plastique, le micro-ondes posé à côté d'un vieux téléviseur. Mouloud étouffe en silence. Plus de vingt ans qu'il vit dans cette chambre, les toilettes sont sur le palier, la douche nulle part. «La douche n'est pas un problème, je vais aux douches municipales.»
La discussion continue sur le palier, impossible de s'y tenir à deux dans la chambre. Plus un couloir qu'une chambre. L'odeur d'ammoniaque pique les yeux, les toilettes restent ouvertes. Une quarantaine de vieux Algériens et Marocains se partagent les lieux vétustes. Ils sont prisonniers d'un conflit entre le propriétaire de l'hôtel et le gérant. Le premier, la Compagnie des immeubles de la Seine (Cise), tentait depuis des années d'obtenir le départ du second, arrivé en fin de bail commercial. En juillet 2013, la justice a ordonné l'expulsion des occupants, mais la gérante de l'hôtel a omis d'en informer ses pensionnaires.
Un cafard court sur la porte de Mouloud. «Ne faites pas attention, ce n'est rien», dit-il en le balayant d'un revers de main. Mouloud est retraité depuis cinq ans, partageant sa vie entre un village en Kabylie et l'hôtel du Faubourg Saint-Antoine. De sa relation avec l'autorité, il en garde le respect et la peur. Le respect, car élevé dans ce sens, la peur parce que c'est atavique, irraisonné. Il a toujours peur d'être expulsé de France malgré une présence de près d'un demi-siècle. Comme s'il se sentait indésirable. Les promesses des autorités de ne pas procéder à l'expulsion des locataires de l'hôtel ne le rassurent pas. «Les CRS peuvent venir à tout moment, surtout la nuit.»
Le rêve de Mouloud ? Continuer à payer 375 euros par mois sa chambre de 7 m2 et aller à la douche municipale pour se laver en toute tranquillité. Son cauchemar ? Retrouver ses affaires en bas de l'immeuble de retour d'une course ou de la douche.


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