Le ministère de l'Environnement ambitionne de réhabiliter d'anciennes décharges (Oued Smar et Ouled Fayet) et d'en créer d'autres (Réghaïa, Baraki). Le Centre d'enfouissement technique (CET) de Réghaïa ne devrait pas être réalisé dans l'immédiat. La ministre de l'Environnement, Mme Dalila Boudjemaâ, en visite hier sur des chantiers de son secteur et acculée par les journalistes, s'en est sortie par une pirouette : «Il y a une étude qui va déterminer si elle (la décharge) sera maintenue ou non.» Annoncée comme «élaborée» par la ministre elle-même lors d'une déclaration reprise par l'APS, l'étude d'impact et de faisabilité du projet implanté dans le quartier de l'est d'Alger sera «livrée» en octobre. La population locale, sensibilisée par les cadres du ministère, n'est pas décidée à accepter l'implantation du CET, dont la capacité globale serait de 2,5 millions de tonnes. Les autorités de la wilaya d'Alger, qui ont fermé coup sur coup les décharges de Oued Smar et Ouled Fayet, ne disposent actuellement que de trois CET. Mis en exploitation en août 2013, le centre de Hamici à l'ouest d'Alger est le plus important avec une capacité globale de 10 millions de mètres cubes. Géré par un nouvel EPIC Gecetal, le centre reçoit les déchets de 29 communes pour une quantité moyenne quotidienne de 1200 tonnes/j. Accompagnée du wali d'Alger, la ministre de l'Environnement veut faire du centre «un complexe intégré» de traitement de déchets : intensifier la collecte sélective en vue de réduire le taux d'enfouissement, qui ne doit pas dépasser les 10% pour augmenter la durée de vie des CET, contre 40% de recyclage, 15% de compostage-biométhanisation et 35% d'incinération, précise la ministre. Les capacités du centre seront renforcées par la réalisation d'un autre casier, d'un centre de tri et d'un pont bascule et autres équipements. S'y ajoutera une station de lavage et de transformation de plastique d'une capacité de 250kg/h. Le parc de oued Smar ouvert début 2015 Mis en exploitation en janvier 2014, le centre interwilayas de Corso, d'une capacité de 6 000 000 m3, reçoit les déchets de 28 communes, dont 18 de la wilaya d'Alger. Plus petit que les deux premiers, le centre de Staouéli, opérationnel depuis l'année 2010, assure le traitement de cinq communes (Staouéli, Souidania, Chéraga, Aïn Benian et Zéralda). En plus des CET précités, le ministère compte réhabiliter des sites de décharges à la périphérie et a inscrit des projets de déchetteries à Staouéli et Baraki. Celle de Kouba, spécialisée dans la collecte des déchets papier, est en exploitation depuis le 8 octobre 2013. Elle permet de collecter un total d'environ 350 t/an. Par ailleurs, les travaux de réhabilitation de la décharge de Oued Smar, confiés à une entreprise de réalisation turque, connaissent un «taux appréciable» de 70%. Le parc devra être livré en juin 2015. «On a eu l'engagement de l'entreprise que ce délai sera raccourci pour livrer la structure en février ou mars», rassure la ministre qui affirme que le parc sera une aubaine pour augmenter le ratio per capita d'espaces verts de la capitale, avec la création d'un lieu de détente, de loisirs et d'éducation. Le futur parc comprendra un ensemble d'équipements. Le projet comporte entre autres la réalisation d'une station de torchage et une autre de traitement de lixiviat qui contribuera au programme de dépollution du bassin versant de l'oued El Harrach. Deuxième halte de la délégation ministérielle, le chantier des travaux de fermeture définitive et de réhabilitation du CET de Ouled Fayet lancé depuis décembre 2013. Les travaux confiés à un groupement d'entreprises algéro-espagnoles s'étalera sur 23 mois et verra la création d'un autre parc paysager d'une superficie de 40 hectares et qui sera intégré au parc des Grands-Vents.