Lancés dans la foulée du programme gouvernemental de lutte contre le commerce informel, les projets de réalisation des marchés de proximité ont coûté à l'Etat 428 millions de dinars dans la wilaya de Jijel. Or, cette somme faramineuse investie depuis les premiers programmes lancés dans le cadre du plan quinquennal 2005/2009 n'a guère été d'un quelconque apport dans l'objectif qui a visé l'éradication du commerce informel. Est-ce la responsabilité des communes qui n'ont pas été à la hauteur du défi lancé par les pouvoirs publics, ou est-ce à cause de cette farouche résistance des commerçants informels à toute tentative de les déloger des espaces qu'ils occupent qui a fait échouer ce programme ? La réponse est à chercher dans l'obstination de ces squatteurs qui refusent de s'installer dans les locaux qui leur ont été attribués dans ces marchés. A Taher, Jijel ou à El Milia, pour ne citer que le cas de ces trois grandes villes de la wilaya, la situation est la même. Tout le monde déplore ce refus, mais aucune action n'est menée pour se réapproprier les espaces squattés. Les précédentes opérations menées pour déloger ces commerçants des rues et des trottoirs pour les caser dans les marchés qui ont été réalisés à leur intention se sont soldées par un échec cuisant. Dès qu'ils prennent possession de leurs locaux, les bénéficiaires les quittent pour se réinstaller à l'extérieur. Conséquence de cette situation, une grande confusion s'est installée dans les rues, devenues encombrées par ces impénitents marchands de fruits et légumes. D'où la question soulevée par le commun des citoyens sur l'intérêt de ces grands budgets consacrés à ces opérations. Et dire qu'on recense dans la wilaya de Jijel 15 marchés de proximité, dont trois réalisés par l'entreprise Batimetal, qui ont été entièrement achevés, mais dont l'écrasante majorité est inexploitée. Un autre programme de 12 marchés pour un montant de 300 millions de dinars est prévu pour être réalisé sur le budget d'un financement mixte entre le Trésor public et les APC.