La France va, aux côtés des Etats-Unis, prendre part aux frappes aériennes contre le groupe terroriste Daech en Irak, a annoncé jeudi François Hollande au cours d'une conférence de presse d'une rentrée politique lourde d'enjeux. Paris (France) De notre correspondante Lors de sa conférence de presse (la quatrième depuis son élection), François Hollande a voulu montrer que face aux crises internationales, au terrorisme, au danger de déconstruction de l'Europe et de montée des populismes, qu'il était un Président qui agit et décide. Il a longuement évoqué la mobilisation contre Daech, l'organisation Etat islamique. La France, a-t-il dit, frappera l'Etat islamique en Irak dans un «délai court» mais n'interviendra pas en Syrie, précisant que «nous sommes appelés à l'aide en Irak, pas en Syrie». L'armée française va répondre à l'appel des autorités irakiennes, qui demandent un soutien aérien dans la guerre contre les djihadistes de l'Etat islamique, a affirmé François Hollande, ajoutant que «dès que nous aurons identifié des cibles, nous agirons, c'est-à-dire dans un délai court». «Il n'y aura pas de troupes au sol», a-t-il cependant précisé. Concernant la Syrie, «nous avons condamné le régime de Bachar Al Assad». «Assad et les terroristes ont écrasé ce qui représentait une alternative. Nous ferons tout pour aider l'opposition démocratique». Et «nous sommes attentifs à la légalité internationale». Et dans une déclaration introductive, François Hollande indique que «le monde est menacé par un terrorisme qui a changé de dimension… un terrorisme qui s'en prend aux Etats et prétend prendre leur place». «Daech a prospéré dans le chaos syrien et parce que la communauté internationale est restée inerte», estime le chef de l'Etat français. Paris et le cas libyen Sur la Libye, un sujet qu'il a jugé «très grave», « préoccupant », François Hollande en appelle à la communauté internationale pour son règlement. «L'intervention de 2011 qui a renversé Kadhafi n'a pas été suivie de mesures qui s'imposaient. La communauté internationale a une grave responsabilité. La France ne peut pas prendre cette responsabilité, même si nous savons que ce risque est dirigé vers la Tunisie, l'Egypte, le Nigeria et le Tchad», a-t-il ajouté. Alors qu'il devait recevoir hier, vendredi, le président palestinien, Mahmoud Abbas, François Hollande, à qui un journaliste a reproché un parti pris pour Israël lors du récent pilonnage de Ghaza, a souligné le soutien humanitaire apporté à la population de Ghaza et cette «singularité de la France» de pouvoir parler à tous, rappelant que «la cause palestinienne n'est pas une cause religieuse et ne doit pas l'être surtout». «Son règlement est fondé sur le droit international. C'est pourquoi ce conflit ne doit pas être exporté». Au plan national, François Hollande s'est voulu rassembleur, garant de la République, de la cohésion nationale. «La justice est indépendante, la presse est indépendante, nous le voyons tous les jours, en tout cas moi», a-t-il avancé. «Aucun citoyen ne doit être laissé à la marge. Ma responsabilité c'est de rendre l'espoir. Pourquoi ai-je fait tant de commémorations, c'est pour rappeler l'histoire, les enfants et petits-enfants des tirailleurs sénégalais, des soldats maghrébins de la Première Guerre mondiale sont héritiers de cette histoire». «Président jusqu'au bout» du mandat S'agissant des actions économiques du gouvernement, il a indiqué qu'il fallait du temps pour qu'elles produisent leurs effets. «Les résultats, s'ils peuvent venir, je les prendrai», a-t-il lâché, en espérant que cela soit «avant 2017». «J'ai fait des choix cohérents avec ce que j'ai dit dans la campagne et en conformité avec ce que je vis avec les Français», s'est-il justifié. «Le choix de la compétitivité est un choix irrévocable. C'est le pacte de responsabilité et de solidarité. Un cadre. Ce choix n'est pas facile devant les Français. J'ai fait le choix de la justice sociale, de la jeunesse .» «J'ai fait le choix de la République, la République c'est aussi sa modernisation.» Alors que les appels à la démission ou à la dissolution se sont multipliés ces dernières semaines, et que sa popularité est au plus bas, François Hollande a affirmé qu'il accomplirait son «devoir jusqu'à la fin de (son) mandat» et qu'il ferait «ce mandat pleinement, sans (se) préoccuper de la popularité». «Je serai Président jusqu'au bout.». «L'idée de la candidature n'est pas présente. (…) Mon sort personnel n'est pas mon objectif .» Quant au retour imminent de Nicolas Sarkozy sur la scène publique, François Hollande a indiqué qu'il ne lui «appartient pas, en tant que président de la République, de commenter les éventuelles déclarations de candidature à la tête d'un parti. Ceux qui ont gouverné le pays hier et même avant-hier ont parfaitement le droit de prétendre le diriger demain ou après-demain».