Une fois les appréhensions dissipées, quant à une propagation de la maladie vers les ovins, les maquignons et les revendeurs occasionnels ont revu les prix à la hausse. Contrairement à ce que prédisaient des connaisseurs du marché à bestiaux, le prix du mouton a pris des ailes à Souk Ahras, où le spectre de la fièvre aphteuse ne fait plus parler de lui chez l'homme de la rue. L'abattage à Bir Bouhouche, commune située au sud de la wilaya et unique foyer de la maladie, des 16 vaches contaminées et l'absence de cas de cette épidémie chez la race ovine, ont mis fin aux appréhensions des clients. «Aucun autre cas de fièvre aphteuse n'a été signalé à nos services depuis le récent abattage des 16 cas recensés officiellement par les services de la direction des services agricoles», a-t-on appris auprès d'une source des services vétérinaires. «La maîtrise du mouvement du cheptel, et la vaste campagne de vaccination menée depuis plus d'un mois ont donné des résultats probants», a conforté une source proche de la DSA. Cette situation a redonné espoir aux maquignons et autres revendeurs occasionnels, qui viennent de revoir à la hausse les prix. A Merahna, à titre illustratif, l'agneau est cédé à plus 40 000 DA et le mouton oscille entre 60 000 et 70 000 DA. A M'daourouch, les mêmes prix sont négociés pour une remise de 5 000 DA dans le meilleur des cas. Les marchés du chef-lieu de la wilaya, ceux de Sédrata, Taoura, Ouillen, Mechroha et Heddada ne dérogent pas à la règle et le négoce autour des prix s'avère des plus difficile, du moins pour la semaine en cours. «La spéculation est au summum cette année et je ne crois pas que les prix vont baisser dans les prochains jours ; et ce ne sont pas les éleveurs qui gèrent le marché», a constaté un père de famille. Un autre client a commenté ainsi cette situation : «Faute de fièvre aphteuse, l'on vend au prix fort un mouton que l'on aurait volontiers destiné à l'abattoir si le mal avait propagé à la race ovine». A quelques jours de l'Aïd, c'est le rush vers les marchés à bestiaux et les petites et moyennes bourses, déjà laminées par les dépenses de la rentrée scolaire, sont soumises à une autre épreuve face à des prix qui dépassent l'entendement. Si ce n'est pas la fièvre aphteuse qui vient égratigner la fête de l'Aid, c'est un citoyen que l'on plume sans vergogne.