Comme l'avait si bien annoncé récemment le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelwahab Nouri, les marchés à bestiaux ont rouvert avant-hier à l'approche de l'Aid el-Adha. Ces marchés sont destinés uniquement aux ovins. Fermés depuis l'apparition de la fièvre aphteuse, à la fin du mois de juillet dernier de manière préventive, les marchés à bestiaux ont donc partiellement rouvert, soit à deux semaines de la célébration de la fête de l'Aïd El Adha, et ce, au grand bonheur des citoyens.
"Les marchés à bestiaux seront rouverts, mais uniquement pour les ovins, car la circulation des bovins reste interdite ", avait annoncé, pour sa part, le directeur des services vétérinaires auprès du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Karim Boughalem, lors de son passage au Forum du quotidien El Moudjahid. Une mesure prise par les pouvoirs publics afin de permettre aux citoyens d'achetes les moutons à l'occasion de la fête de l'Aïd El Adha, un rituel très respecté aux quatre coins du pays. Dans le but de bien mener cette opération de réouverture des marchés à bestiaux, dans une période marquée par la propagation de la maladie de la fièvre aphteuse, dans pratiquement l'ensemble du pays, les pouvoirs publics ont décidé de mettre les bouchées doubles en faisant intervenir plusieurs acteurs en relation avec cette opération. Ainsi le ministre avait déjà appelé les responsables concernés à "réunir toutes les conditions nécessaires pour la réouverture de ces espaces". Il avait souligné dans ce sens qu'il n'y a plus de raison de poursuivre l'abattage de bovins, la situation née de l'apparition de la fièvre aphteuse s'étant "stabilisée" et se trouvant "maîtrisée". A Alger, par exemple, l'inspecteur vétérinaire auprès de la wilaya d'Alger, Youssefi Abdelhalim a indiqué que quelque 6.200 bovins ont été vaccinés contre la fièvre aphteuse depuis l'apparition de la maladie. Cette campagne de vaccination des bovins qui a touché 6.221 têtes, se poursuit, a précisé le même responsable rappelant qu'aucun cas de zoonose n'a été enregistré au niveau du cheptel ovin. Il a souligné que l'opération de vaccination entamée en mars dernier et qui a concerné 11.000 têtes bovines, s'est achevée alors que la campagne en cours se poursuit pour le reste du cheptel des éleveurs qui ont refusé de vacciner leurs bovins. Il a rappelé par ailleurs que 164 vaches porteuses du virus étaient recensées dans la wilaya d'Alger alors que l'opération d'abattage sanitaire a touché 334 têtes. Pour les marchés à bestiaux et leur réouverture, et concernant particulièrement les points de vente des ovins en prévision de l'Aid el-Adha, M. Youssefi a indiqué que les services vétérinaires avaient informé toutes les communes sur les lieux de vente en attendant une décision du wali. Il a estimé que le seul marché du bétail d'El-Harrach (Alger), fermé après l'apparition de la fièvre aphteuse, est un point de vente anarchique et sa réouverture implique la responsabilité de la commune. D'autre part et à titre illustratif, les marchés de bétail de la wilaya de Aïn Defla ont repris timidement leur activité vendredi dernier. La réouverture des marchés de bétail qui fait suite aux directives du ministère de l'Agriculture et du Développement rural a été favorablement accueillie par les propriétaires de bétail au niveau du marché de Aïn Defla à quelques semaines de l'Aïd el Adha. Une attitude"prudente" était toutefois perceptible chez ces derniers au regard du peu d'engouement de la part des citoyens compte tenu des prix hors de portée des citoyens aux faibles revenus. Relevant que les prix pratiqués étaient "très élevés" en ce premier jour de réouverture du marché de bétail, les citoyens rencontrés tablent sur une baisse des prix durant les derniers jours précédant l'Aïd pour procéder à l'achat du mouton. D'autre part, cinq marchés à bestiaux sont rouverts à Sidi-Bel-Abbes. La réouverture des marchés concerne uniquement les marchés d'ovins et de caprins à Sidi-Bel-Abbes, Lamtar, Sfisef, Ras El Ma et Ben Badis, a précisé M. Kader Ali dans un point de presse. Quinze (15) médecins vétérinaires sont mobilisés pour suivre l'opération de réouverture, dont sept pour le marché de Sidi Bel-Abbès, deux (02) pour chacun des marchés de Lamtar, Ras El Ma, Sfisef et Ben Badis, a-t-il indiqué. Selon les estimations de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) en moyenne, les prix des moutons seront situés entre 30 et 40.000 DA l'unité. " Les prix sont en baisse par rapport à 2013. Ils ne feront pas, en outre, l'objet d'une hausse, car la demande n'est pas aussi importante que l'année dernière ", souligne le porte-parole de l'UGCAA. La demande a diminué pour deux raisons : l'appréhension, d'une part, de la fièvre aphteuse par les consommateurs malgré la maîtrise de la maladie, et l'incapacité de beaucoup de familles à faire face aux charges de la rentrée scolaire après celles du mois de Ramadan et de l'Aïd El Fitr. " Des familles se sont endettées à cause des dépenses du mois de Ramadhan ", a fait savoir Boulenouar. Par ailleurs, le responsable de l'UGCAA assure que les éleveurs ont suivi toutes les instructions du ministère de l'Agriculture. Les ovins sont certifiés par les services vétérinaires et la vente du mouton de l'Aïd El adha a commencé vendredi dernier. Mais, sur le terrain, on remarque que les prix sont vraiment élevés puisque dans la majorité des marchés la moyenne du prix du mouton varie entre 50.000 et 60.000 DA. Mais, les citoyens espèrent toujours que ces prix diminueront d'ici à l'approche de l'Aid…
Satisfaction des propriétaires de bétail Notons que la réouverture des marchés de bétail n'a pas été sans conséquence. C'est le cas de la wilaya de Aïn Defla où les marchés ont repris timidement leur activité vendredi après leur fermeture durant un mois consécutivement à l'apparition de la fièvre aphteuse chez les bovins. La réouverture des marchés de bétail qui fait suite aux directives du ministère de l'Agriculture et du Développement rural a été favorablement accueillie par les propriétaires de bétail au niveau du marché de Aïn Defla à quelques semaines de l'Aïd el Adha. Nombre de propriétaires de bétail rencontrés étaient unanimes quant au fait que cette situation était prévisible compte tenu de la durée de fermeture des marchés, consécutivement à l'apparition de la fièvre aphteuse chez les bovins. Les citoyens espèrent que les éleveurs ne recourront pas au prétexte de la fermeture des marchés --(qui les a empêchés de s'adonner à leur activité pendant un temps relativement long leur causant un manque à gagner)-- pour augmenter les prix. D'aucuns sont persuadés que cette situation du "wait and see" (attendre pour voir) disparaîtra au fil des jours une fois que le marché aura atteint sa vitesse de croisière.