En dépit de l'existence d'un centre d'enfouissement où les citoyens peuvent jeter leurs décombres sans payer un seul centime, des habitants des cités dortoirs préfèrent plutôt joncher les espaces des cités du sud de la ville de gravats et de tous autres résidus de peinture. On semble veiller au confort privé et s'en moquer éperdument du cadre de vie direct, encore moins de l'environnement. C'est un phénomène à la mode, qui ne cesse de prendre de l'ampleur, qu'on peut constater en flânant dans plusieurs cités de la zone basse de la ville bien que la palme de l'horreur revient à Merj Eddib, Zeramna, 20 Août et Boulkeroua. «On n'a plus où jeter nos décombres. On n'allait quand même pas les laisser chez nous. On n'a plus le choix puisque on a entendu dire que la décharge de Bouabbaz, devant accueillir ce genre de déchets a été fermée», rétorque un habitant de Merj Eddib. Le même son de cloche est relevé chez les transporteurs publics, qui, d'habitude, chargeaient les décombres des citoyens pour les porter à la décharge de Bouabbaz. Aujourd'hui, il nous a été donné de voir certains transporteurs vider leurs « chargements » et sans scrupule aucun, sur des terrains vagues des cités de la banlieue. En nous rapprochant de la direction de l'établissement public de gestion des centres d'enfouissement technique de Skikda, plus connue sous la dénomination Clean-Ski, on a eu la confirmation suivante: «le centre d'enfouissement des déchets solides de Bouabbaz est toujours ouvert et nous continuons d'accueillir les déchets solides des entreprises de construction, ainsi que ceux des citoyens», dixit la directrice de Clean-Ski. Cette dernière poursuit : «Si pour les entreprises la mise en décharge est payante, pour les particuliers, c'est-à-dire les citoyens, elle a toujours été gratuite. On a même mené des campagnes de sensibilisation à travers les ondes de la radio locale pour rappeler aux citoyens que nous sommes à toujours à leur service. On se propose même à assurer le transport de ces déchets quand les moyens matériels le permettent, encore faut-il que les citoyens jouent le jeu.» voilà qui est dit. Pour une fois, la balle est dans le camp des citoyens. Sauront-ils en profiter et faire preuve d'un peu de civisme? Espérons.