Le ministre ne trouve aucune objection à l'ouverture d'instituts privés, «à condition qu'ils soient conformes au cahier des charges arrêté à cet effet». La rentrée universitaire a eu lieu le 7 septembre dernier. Un début avant l'heure par rapport aux années précédentes. Dans un entretien accordé hier à l'APS, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mohamed Mebarki, estime que «le déroulement des examens de rattrapage à la fin de l'année écoulée et le recul du taux de transferts du fait que la plupart des nouveaux étudiants ont été orientés vers l'une des trois premières filières de leur choix ont contribué à débuter l'année universitaire dans les délais fixés». Le ministre affirme que «de nouvelles structures ont été inaugurées, telles que l'Ecole nationale supérieure polytechnique, l'Ecole nationale supérieure de biotechnologie de Constantine et trois facultés de médecine à Ouargla, Laghouat et Béchar». En outre, «62 500 nouvelles places pédagogiques ont été réceptionnées, portant la capacité d'accueil à 1 250 000 places». «Le nombre d'étudiants inscrits a atteint 1,33 million, soit une augmentation de 5,13% par rapport à l'année dernière», avance le ministre. Par ailleurs, M. Mebarki indique que «quelque 4000 projets de recherche universitaire en relation avec la formation en post-graduation sont enregistrés annuellement». Ce chiffre s'ajoute aux «2200 projets relatifs aux besoins du secteur économique, réalisés dans le cadre du précédent plan quinquennal, sur la recherche et le développement technologiques, et dont 300 peuvent être retenus dans le cadre de la valorisation des résultats de la recherche». En outre, selon le ministre, il existe «100 projets en cours de valorisation au niveau de l'Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche, en prévision de la création de 10 start-up». Concernant la coopération scientifique avec des établissements étrangers, Mohamed Mebarki soutient que «1512 conventions ont été conclues avec des universités étrangères de 65 pays, soit un total de 2400 conventions enregistrées». Etablissements hors la loi «Le ministère n'a reçu aucune demande pour la création d'un établissement privé dans le cadre de l'ouverture du secteur au privé», souligne M. Mebarki. Et de préciser : «Le premier cahier des charges a été retiré il y a un mois seulement.» Le ministre explique qu'«un travail est en cours pour achever le dispositif d'encadrement de ce genre d'initiative à travers la création d'une commission chargée d'étudier et les dossiers qui seront présentés à la tutelle». Mohamed Mebarki indique qu'«il n'y a aucun inconvénient à l'ouverture d'instituts privés, à condition qu'une telle entreprise soit conforme au cahier des charges arrêté à cet effet». «Ce dossier, poursuit-il, a été l'une des préoccupations posées par le patronat au cours de la dernière tripartite.» Dans le même sillage, le ministre affirme que «les établissements privés qui se prétendent des établissements de formation supérieure ne sont pas agréés pour ce mode de formation, ce qui signifie que leurs diplômes ne sont pas reconnus par l'Etat». Et de poursuivre : «Plusieurs établissements privés, prétendant offrir une formation supérieure, ont reçu l'agrément du ministère de la Formation professionnelle selon un cahier des charges qui définit leur champ d'action, mais qui n'a rien à voir avec le secteur de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.» «Ce sont des établissements hors la loi», considère-t-il. Des inspections seront opérées dans les établissements concernés, annonce le ministre. En ce qui concerne «les instituts étrangers qui décernent des diplômes non reconnus par le ministère», M. Mebarki estime que ces derniers ont pour premier objectif l'enrichissement «en offrant des formations à distance sanctionnées par des diplômes qui ne prennent pas en considération les exigences académiques ainsi que d'autres formations non résidentielles dispensées par des universités étrangères en dehors de leur pays d'origine». Par ailleurs, en se référant au classement Webotmetrics Ranking of World Universities rendu public, 73 établissements universitaires algériens ont été rendus visibles sur 13 000 dans le monde. Enfin, Mohamed Mebarki pense qu'«il est prématuré de faire une évaluation objective et définitive sur le système LMD, car le secteur fonctionne toujours avec ce système et le système classique».