Le chef du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Bouguerra Soltani, dans une conférence de presse qui a sanctionné la clôture de la session du madjliss el choura, a abordé, hier, au siège du parti à Alger, plusieurs points de l'actualité nationale et internationale dont la guerre contre le Liban, le maintien de l'état d'urgence, la révision constitutionnelle, les élections 2007 et l'Alliance présidentielle. Après avoir dénoncé énergiquement la guerre menée contre les peuples libanais et palestinien, M. Soltani annonce la création d'une « instance nationale de secours » devant mener des actions de solidarité au profit des deux peuples. Le chef du HMS a déploré, dans ce contexte, l'interdiction de la marche de soutien prévue à Alger, en critiquant vivement le maintien de l'état d'urgence. « Les autorités disaient que l'état d'urgence ne restreint pas les libertés alors que des citoyens ont été empêchés d'organiser des marches. N'est-ce pas là une restriction ! », dira M. Soltani en plaidant, de nouveau, pour la levée de l'état d'urgence. Selon l'orateur, l'interdiction des marches est élargie en dehors de la capitale pour toucher les autres wilayas du pays. « L'état d'urgence et la démocratie son incompatibles », lance-t-il, d'autant plus que la situation sécuritaire s'est sensiblement améliorée. Pour les élections législatives de 2007, M. Soltani a exclu toute éventualité de présenter des listes communes avec les deux formations de l'Alliance, le FLN et le RND. En revanche, il n'a pas écarté des alliances partielles et ciblées avec d'autres partis politiques dans certaines circonscriptions électorales. M. Soltani a appelé les autorités de préparer, d'ores et déjà, les conditions démocratiques pour ces élections. Concernant la révision constitutionnelle, le leader du HMS affirme que le madjliss el choura n'a examiné que les principes de cette révision, la mouture de ce projet n'étant toujours pas connue. Le MSP souhaite, néanmoins, inscrire cette révision dans un cadre de réformes globales. En guise de propositions, M. Soltani appelle à consolider la place des constantes nationales, notamment l'Islam, dans le futur texte. Il plaide, également, pour le renforcement des libertés, l'implication de la société civile dans le chantier du développement et la séparation rigoureuse des trois pouvoirs. Pour ce qui est de l'Alliance présidentielle, le chef du HMS indique que l'action de ce triumvirat ne doit pas aller au-delà des neuf objectifs fixés pour la durée 2004-2009. « L'Alliance ne doit pas dévoyer du chemin qu'elle s'est tracé », a-t-il averti. M. Soltani a, en outre, regretté le fait que l'Alliance s'est cloîtrée dans la capitale et entre les trois présidents (Soltani, Belkhadem et Ouyahia). « Où est l'Alliance dans les 48 wilayas ? », s'interroge le conférencier.