À l'est de la ville, le quartier d'Oued El Bir, à l'écart de tout développement, souffre d'un délaissement total. Les habitants sont ballottés entre les promesses non tenues des responsables locaux et la réalité amère de leur quotidien. C'est du moins l'impression de beaucoup d'habitants avec toujours pour principaux griefs : l'état déplorable de la route, le transport scolaire et les eaux usées qui se déversent à ciel ouvert dans l'oued longeant les habitations. Les habitants rencontrés sur place ont clairement manifesté leur mécontentement quant à la marginalisation de leur quartier. «Jamais notre quartier n'a bénéficié d'un quelconque projet d'aménagement alors que d'autres sont régulièrement bichonnés», dénonce un habitant. «Je vous assure qu'il y a des élus qui ne connaissent notre quartier que de nom», ironise un autre. L'état déplorable de la route qui relie le quartier à la commune justifie parfaitement le désarroi des habitants. Tapissée de goudron antédiluvien et qui n'est, en fait, qu'un ensemble de lambeaux éparpillés, cette route est parsemée de crevasses et de trous béants qui dissuadent, d'ailleurs, les transporteurs. Les eaux usées qui se déversent dans l'oued traversant le quartier menacent sérieusement la santé des habitants. Ces rejets peuvent s'infiltrer dans la nappe phréatique et la contaminer. Cela pourrait engendrer des conséquences dramatiques dans la mesure où, à Oued El Bir, les puits constituent la source d'alimentation en eau potable. Or, ce qui semble inquiéter le plus les habitants de ce quartier, c'est l'absence du ramassage scolaire. Les enfants, pour se rendre à l'école primaire la plus proche, parcourent plus de 2 km s'ils empruntent un raccourci à travers champs, ce qui n'est pas sans danger. Les collégiens du CEM Zenati Benamar font pratiquement le double de ce trajet. Les parents ont interpellé les élus sur cette situation des plus inquiétantes à maintes reprises mais en vain.