Les associations de la ville de Ouargla sont montées au créneau pour tirer la sonnette d'alarme quant à la situation jugée dramatique, au complexe Mère-enfant de Sidi Abdelkader. Personne n'arrive à confirmer le nombre de décès annoncé tantôt par des familles en colère contre la maltraitance d'une accouchée ou endeuillées par le décès d'une parturiente ou d'un nourrisson, tantôt par certains titres de la presse locale avançant des chiffres non vérifiés. Le fait est que la polémique sur l'existence d'un véritable problème de gestion et de prise en charge des femmes en phase d'accouchement et des nouveau-nés a pris des proportions alarmantes et que l'opinion publique locale demande des explications à un directeur de la santé qui n'en voit pas encore la peine malgré plusieurs courriers et demandes d'intervention depuis l'été dernier suite au décès d'un nourrisson et les complications douloureuses vécues par la maman. Les sages-femmes en nombre insuffisant Ainsi, la direction de la santé de Ouargla s'apprête à vivre dimanche prochain un nouvel épisode de protestation, où les organisateurs veulent faire entendre la voix des familles touchées par des incidents causés soit par la négligence médicale ou la mauvaise prise en charge due selon les explications de l'une d'elles au manque d'effectif au sein de la corporation des sages-femmes. Une corporation de plus en plus pointée du doigt pour des actes jugés inhumains. Alors que les plus expérimentées d'entre elles bénéficient d'un aménagement de poste ou d'affectation dans une polyclinique, les nouvelles recrues sont, elles, affectées à la maternité qui concentre les accouchements d'une population de plus 300 000 habitants ainsi que les évacuations sanitaires des communes limitrophes, voire des wilayas voisines. Humanisme. Est-ce trop demander ? Les parturientes et leur famille demandent purement et simplement plus d'attention, une meilleure appréhension des émotions de la femme qui accouche, plus d'égards et de délicatesse lors des soins en périnatalité, bref une approche plus humaniste du métier de sage-femme lors de la phase d'accouchement qui se déroule à l'hôpital. Dans sa requête adressée aux autorités locales, le mouvement associatif exige le changement du directeur de la structure Mère-Enfant pour actes irresponsables, la supplantation des médecins cubains ne maniant pas la langue française ou l'arabe par des médecins algériens, l'augmentation des effectifs de sages-femmes lors des gardes, demander des comptes aux gynécologues exerçant dans le secteur privé et qui ne répondent pas aux réquisitions officielles, et enfin l'amélioration globale des condition de prise en charge médicale et paramédicale à la maternité. Il est à souligner enfin que cette montée de colère contre les services sanitaires survient dans un contexte particulier où un nouveau directeur fraîchement promu via la wilaya de Ghardaïa a été installé à la tête de la direction de la santé de Ouargla, que la faculté de médecine a commencé à dispenser ses cours à quelque 150 étudiants du sud du pays et que le projet du futur CHU de Ouargla qui butait depuis plusieurs mois sur un problème d'assiette foncière semble s'acheminer vers un proche dénouement avec la décision du wali de Ouargla de faire fi des protestations des indus occupants du terrain jouxtant l'université de Ouargla.