Tous pour le Liban et la Palestine, pour dire non à l'extermination des peuples libanais et palestinien. A l'exil forcé et au génocide. Au déni des droits les plus élémentaires : la vie et la liberté. » La déclaration est concise, mais cela suffit pour que l'on y adhère sans hésitation. La classe intellectuelle algérienne, auteure de l'appel pour le Liban, est unanime à « hurler » sa colère, pour paraphraser Lazhari Labtar, journaliste et poète. A l'initiative de Arts en liberté, sise à Kouba, une « action » en faveur des deux peuples martyrs a vu la participation de nombreux artistes, écrivains, éditeurs, plasticiens et poètes. Ouahiba Adjali, directrice de la galerie, a donné le déclic en déclamant un poème écrit par le Libanais Salah Stétié. Il pleut sur la Palestine en est le titre. Le choix du texte n'est certainement pas fortuit. L'allusion est faite à ces centaines de bombes qui s'abattent sur les têtes des enfants, des femmes et des vieillards, « aussi bien en Palestine qu'au Liban ». L'hôtesse du rassemblement ne verra d'ailleurs aucune différence entre Palestiniens et Libanais, dont le sort est scellé depuis des millénaires. « Dans la joie comme dans la peine », dira-t-elle avant d'enchaîner par un autre poème à en pincer le cœur. En même temps, des étudiants des Beaux-Arts laissent libre cours à leurs émotions. Une esquisse « griffonnée » en deux minutes par l'un des jeunes artistes laisse apparaître l'apocalypse. Son camarade n'aura aucune peine à en faire autant, choisissant, lui, d'imbriquer les drapeaux libanais et palestinien. Histoire de dire que les deux ne forment qu'un seul étendard. Leur professeur, Karim Segoua, « dessine » des chiffres : 1, 2, 3... 75... 1154 ou mazal ! « Faites la lecture qui vous plaît », s'adresse-t-il à notre attention. « C'est le chiffre des bombes crachées par les redoutables F16 de marque américaine et qui atterrissent tout droit sur les innocents ? », s'est-on interrogé. « Cela peut être aussi le nombre des personnes assassinées par un Etat terroriste (comprendre Israël) », suggère-t-il. Mohamed Massen, sculpteur, Wassini Laaredj, écrivain et romancier, Abderrahmane Djelfaoui, écrivain, et tant d'autres ont tenu à se joindre à l'appel. Pourquoi cet acharnement contre le Liban ? « Je pense que le coup d'éventail de 1827, qui a servi de prétexte à l'invasion de l'Algérie en 1830, a fait des émules parmi les sionistes », a tenté d'expliquer Ali Hocine du MDS.