De violents affrontements ont eu lieu tout au long de la journée d'hier au centre-ville de Berriane, à 44 km au nord de Ghardaïa, entre la police et les Mozabites, et ces derniers avec les chaâmbi, témoignent des habitants de la région. «L'origine des échauffourées remonte à vendredi dernier, lorsque des individus ont tenté de brûler quelques propriétés agricoles mozabites. Dans la même soirée, un feu a été allumé au limitrophe des habitations mozabites ce qui a provoqué des échauffourées entre les deux communautés», raconte Nacereddine Hadjadj, ex-président de l'APC de Berriane. Aucun blessé n'a été enregistré jusqu'à hier dans la soirée, mais plusieurs interpellations ont été signalées. «Les forces de l'ordre, qui sont intervenues dans la nuit du vendredi à samedi, ont interpellé huit Mozabites dont trois mineurs libérés le lendemain. Des chaâmbi ont aussi été interpellés puis libérés dans la journée de samedi», affirme l'ex-président de l'APC. Les Mozabites qualifient les interpellations d'«arbitraires». Pour revendiquer la libération des détenus, une marche, qui a vu la participation de 300 personnes, a été organisée à partir du marché traditionnel et a fini par un rassemblement devant le commissariat du centre-ville, juxtaposant le siège de la commune de Berriane (un kilomètre de distance, ndlr). Les heurts entre les forces de l'ordre et les Mozabites ont repris encore une fois, et n'ont cessé qu'après avoir été informé que les détenus passeraient dimanche (hier) devant le procureur du tribunal de la ville. Un autre sit-in a été organisé devant le tribunal dans la matinée d'hier. L'atmosphère était électrifiée et les affrontements étaient inévitables. «Les forces de l'ordre ont réprimé des manifestants pacifiques et ont procédé à l'arrestation d'un jeune mineur de 14 ans. Des affrontements ont eu lieu au centre-ville entre les forces de l'ordre et les Mozabites et d'autres entre ces derniers et les chaâmbi au quartier dit Kahf Hamouda, point de rencontre des deux communautés à Berriane», alerte Nacereddine Hadjadj. Devant l'absence de solution politique rigoureuse afin de mettre un terme à un problème qui risque de perdurer plusieurs d'années, la présence permanente des forces de l'ordre aux quatre coins de la wilaya n'a pas empêché le retour du conflit intercommunautaire à Ghardaïa.