Berriane ne peut-elle donc pas se sortir du gu�pier des violences intercommunautaires, de la violence tout court ? La cohabitation intercommunautaire et interconfessionnelle dans cette ville, �rig�e aux portes du d�sert, depuis fort longtemps, r�siste mal au d�filement du temps. L��meute juv�nile semble y avoir trouv� un creuset o� s��panouir. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - La violence � Berriane, jadis bourgade paisible, joue � pr�sent � surprendre � chaque fois qu�est entretenu l�espoir d�une s�r�nit� et d�un calme durablement instaur�s. Tout, dans cette ville, sert de combustible � la violence. Les deuils comme les liesses de joie. Dimanche 7 juin, � la fin du match de football que la s�lection nationale a livr� au Onze �gyptien, jeunes Mozabites et jeunes Cha�mbis, sortis f�ter � s�par�ment � la victoire, ont failli relancer les affrontements. ǒaurait �t� le cas, n��tait l�intervention diligente des services de s�curit�. Mais deux jours apr�s, comme si Berriane est condamn�e � vivre l��meute cyclique, les �chauffour�es, d�une rare violence, ont oppos� jeunes Cha�mbis aux gendarmes, d�ploy�s en cordons de s�curit� pour �viter les affrontements intercommunautaires. Les affrontements ont dur� jusqu�� jeudi. Selon les comptes-rendus de la presse, pas moins de trente gendarmes ont �t� bless�s. C�est dire la force de ces violences. Dans le camp des �meutiers, il est fait �tat d�une cinquantaine d�interpellations. Quarante-deux personnes ont �t� pr�sent�es hier au parquet de Berriane. Berriane, ce jour, s�est retenue de cracher un surplus de violence. Le calme a r�gn�. Un calme pr�caire, cependant. Car il suffit d�un rien pour que �a s�embrase de nouveau. La feuille de route, ent�rin�e par les notabilit�s des deux communaut�s sous l��gide du wali de Gharda�a, s�av�re inop�rante. Preuve qu�elle a �t� pens�e dans la pr�cipitation que dictaient, alors, les pr�occupations �lectorales. �Il est vrai que le wali et les notables des deux communaut�s ont sign� une feuille de route. Mais celle-ci ne semble pas endiguer les violences, car les populations, d�un c�t�, comme de l�autre, ne s�y reconnaissent pas�, explique ce jeune Mozabite que ces violences ulc�rent. La solution, alors ? Il doit bien y avoir un moyen d�arracher Berriane � ce magma de querelles, de haines et de violences. Pour le moment, on assiste � un �change d�accusations entre le Front des forces socialistes et le ministre d�l�gu� charg� des Collectivit�s locales. Chacune des deux parties accuse l�autre d�attiser le feu de la violence. Avant-hier, au S�nat, Ould Kablia Dahou a accus� franchement le FFS d��tre l�instigateur des �chauffour�es de mardi et mercredi derniers. Cette affirmation de Ould Kablia est venue en r�plique aux d�clarations du FFS qui a accus� les autorit�s d�orchestrer une r�pression contre les militants du parti dans la r�gion. Sans prendre parti dans cette querelle qui sent le relent politicien, il y a lieu, peut-�tre, de rappeler que les violences intercommunautaires � Berriane ne datent pas de l�an pass�. La m�moire retient encore les sanglants affrontements de 1985. C�est � partir de l� que les haines se sont s�diment�es. In�luctablement, c�est cette s�dimentation qui fournit le combustible qui br�le aujourd�hui � la moindre �tincelle.