Bien que l'idée d'un cessez-le-feu au Liban ait eu pour effet de calmer le marché au moment où les prix prenaient leur envol vers les 80 dollars au début de l'agression israélienne, les cours restent soutenus par différents problèmes de production au Nigeria et de raffinage au Etats-Unis et au Venezuela. La situation au Moyen-Orient dans son ensemble maintient aussi une certaine tension sur les prix. Au Nigeria, la baisse de l'offre atteint actuellement près de 680 000 barils par jour depuis la fuite constatée vendredi sur un oléoduc de la compagnie Shell dans le sud du pays. En plus des 500 000 barils par jour qui manquent dans la production du Nigeria depuis plusieurs mois, la production de la compagnie Shell est amputée de 180 000 b/j depuis vendredi. La compagnie a annoncé hier qu'une fuite sur l'un de ses oléoducs entraînait une perte de 180 000 b/j. Fait plus grave, les habitants de la région où a eu lieu la fuite ont refusé l'accès de l'endroit aux équipes qui devaient procéder à la réparation. Cette annonce a fait monter les cours à plus de 75 dollars hier matin. Cet incident est venu s'ajouter aux menaces lancées par le Mouvement d'émancipation du delta du Niger contre le groupe pétrolier Chevron. Ce mouvement accuse la compagnie de « harceler » les habitants du delta avec l'aide de l'armée nigériane. Si les problèmes géopolitiques continuent de porter les cours du pétrole, les difficultés au niveau du raffinage influent encore eux aussi. Au Venezuela, la rumeur a circulé sur une possible fermeture de la plus grande raffinerie du pays. Toutefois, selon des sources industrielles, la fermeture concerne une unité de la raffinerie et porte sur un manque à gagner de 74 000 b/j. Après un incident qui a eu lieu le 17 juillet à la raffinerie d'Amuay d'une capacité de 640 000 b/j, l'unité 5 a été fermée pour des réparations. Toujours selon ces sources, l'unité pourrait être arrêtée durant 5 à 7 mois. La fermeture, lundi, de la raffinerie de Wood River (à la suite d'une tempête) dans l'Illinois appartenant à la compagnie ConocoPhillips et dont la capacité est de 300 000 b/j a influé aussi sur les cours, surtout que le syndrome des cyclones et des dégâts qu'ils ont occasionnés l'année dernière à l'industrie pétrolière reste encore présent dans les esprits. La crainte des ouragans qui pourraient encore donner lieu à des dégâts cette année, vu les prévisions révélées par le centre spécialisé en la matière, a amené plusieurs analystes à soutenir l'hypothèse que les prix pourraient grimper d'ici le mois d'août. Les problèmes géopolitiques ne sont pas près d'être résolus et la question du raffinage reste entière. Hier à New York, le light sweet crude était coté à 74 dollars vers 16h 30 GMT. A Londres, le brent était à 73,60 dollars. Dans la matinée d'hier, les cours étaient au-dessus des 75 dollars.