Selon le ministre adjoint iranien du Pétrole, le prix du baril pourrait atteindre les 100 dollars. Les prix du baril de pétrole sont de plus en plus chahutés par les conflits géopolitiques qui embrasent le Moyen-Orient. L'agression israélienne du Liban, le bourbier irakien d'une part, les enlèvements d'étrangers au Nigeria et la crise du nucléaire iranien d'autre part, risquent de provoquer une envolée spectaculaire des prix du pétrole. Selon l'agence Press Trustof India (PTI), le pic de la demande hivernale conjugué aux problèmes géopolitiques font envisager à l'Iran, quatrième producteur mondial de pétrole, un baril à 100 dollars. Le ministre adjoint iranien du Pétrole Hadi Nejad Hosseinian qui se trouvait en Inde à New Delhi pour des pourparlers avec des responsables indiens et pakistanais à propos du gaz iranien, prévu pour être acheminé par la voie du gazoduc, en projet, reliant l'Iran à l'Inde via le Pakistan, a déclaré en substance: «Il y a toujours une possibilité que le brut atteigne 100 dollars le baril en raison des problèmes géopolitiques dans le monde et d'une demande hivernale record». A la question de savoir si dans le cas d'une attaque des Etats-Unis contre son pays, dans le cadre du bras de fer du nucléaire, l'Iran interromprait ses livraisons de pétrole, le ministre adjoint iranien du Pétrole a répondu: «je ne pense pas». Alors existe-t-il un règlement pacifique à la cries du nucléaire iranien? Il était fait état ces derniers mois de scénarios de «frappes préventives américaines». Un plan qui aurait pour nom de code «Conplan8022» et aurait été conçu en novembre 2003. Comme quoi les intentions belliqueuses américaines contre l'Iran ne datent pas d'hier. Les Iraniens, persuadés de leur bon droit souverain à enrichir l'uranium, ne veulent rien céder. Au seuil de détenir l'arme nucléaire, ils savent que le temps presse. Et c'est peut-être une nouvelle aubaine qui s'offre à eux. Les Américains embourbés jusque dans la guerre d'Irak, avec des élections de mi-mandat qui arrivent au pas de charge, s'enlisent dans la dramatique et inqualifiable agression israélienne contre le Liban. Autant de facteurs et de cartes dans le jeu des Iraniens, car une intervention américaine contre l'Iran constituerait une pure folie. La capacité de riposte iranienne, bien qu'asymétrique, réside dans les puissants relais des communautés chiites du monde arabe qui pourraient s'en prendre directement aux intérêts américains, mais il y a surtout l'arme du pétrole. Bien que le conflit, qui oppose l'Iran aux Etats-Unis sur le nucléaire, contribue à maintenir à la hausse les cours du baril de pétrole, l'agression israélienne subie par le Liban reste un facteur de tension dans la région bien qu'il n'affecte pas directement les approvisionnements. Ce vendredi, lors des échanges électroniques, le baril de Brent de la mer du Nord prenait 45 cents, portant le prix du baril à 77,01 USD sur l'échéance de septembre. Trois Philippins employés d'une société pétrolière ont été enlevés après l'enlèvement d'un Allemand et de son chauffeur. A New York, le baril de Light Sweet Crude a progressé ce vendredi 4 août de 22 cents hissant le prix du baril à 75,68 dollars lors des échanges électroniques vers 10h15 GMT. L'instabilité que connaît le Nigeria depuis le début de l'année, suite aux enlèvements d'étrangers employés du secteur pétrolier, fait craindre de graves perturbations de production dans ce pays, qui est le sixième producteur au monde et le premier en Afrique. Royal Deutsch Schell, la plus importante compagnie pétrolière au Nigeria, a fait savoir que la société commune Spdc (Shell petroleum development company of Nigeria), dont elle détient 30%, a vu sa production de brut augmentée de 675.000 barils/jour en raison des attaques répétées par des séparatistes et d'une fuite d'oléoduc. Tout cela ajouté aux catastrophes naturelles, à l'instar de la tempête tropicale Chris qui frappe les Etats-Unis, ne laissant aucun répit à la montée inexorable du prix du pétrole. Cela suffira-t-il, tout au moins, aux Américains de se lancer dans un nouveau conflit face aux Iraniens qui déboucherait sur des conséquences catastrophiques. Une intervention contre l'Iran serait suicidaire. Mais n'était-ce pas déjà un suicide que d'avoir envahi l'Irak pour l'instauration du grand projet sioniste?