Plus de 300 notables et chefs de tribu touareg ont pris part, hier, au rassemblement organisé par l'amenokal de l'Ahaggar à la Maison de la culture de la wilaya de Tamanrasset en vue de s'exprimer sur les problèmes qui les guettent et déclamer contre la politique d'exclusion appliquée à leur égard. Tout en rappelant des événements que traverse cette région géostratégique et le rôle prépondérant joué par les Touareg dans la gestion des conflits ayant sérieusement secoué les pays voisins, les initiateurs de cette action, la seconde du genre après celle organisée en avril 2013, réclament plus «d'égards et de reconnaissance» et poussent des cris d'indignation contre «la marginalisation» dont ils se sentent victimes. Les Touareg de Tamanrasset réitèrent leur plateforme de revendications soumise dernièrement par leur chef spirituel au président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Ils demandent que leurs enfants puissent bénéficier d'un quota de postes ministériels, de wali, de directeur de l'Exécutif, d'ambassadeur, de consul, mais aussi des postes au sein de toutes les institutions sécuritaires. Ils exigent aussi que la langue amazighe soit instituée et enseignée à Tamanrasset avec les lettres historiques du tifinagh, à l'instar de ce qui se fait dans d'autres wilayas du pays. A l'issue de la rencontre, les représentants des Touareg de Tamanrasset, qui se sont relayés à la tribune de la Maison de la culture, ont demandé, sous le sceau de l'urgence, de tenir une réunion avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à l'occasion de sa visite prévue demain dans la wilaya afin de remettre les pendules à l'heure et de rappeler les engagements pris avant l'élection présidentielle qui ne sont toujours pas honorés. Ce qui sonne comme une sorte d'ultimatum adressé au pouvoir en place, avant de «battre le pavé et d'investir la Présidence», menacent-ils.