Les notables des tribus touareg et les jeunes de l'Ahaggar se sont rassemblés, mercredi soir, pour crier une fois encore "l'exclusion et la marginalisation" auxquelles ils font face. À l'issue de cette réunion, ils ont réitéré la plateforme de revendications adressée au président de la République, le 29 mars 2013, par le biais de l'amenokal de l'Ahaggar, rappelant des engagements non honorés du gouvernement, notamment les point liés aux volets socioéconomique, politique et identitaire. Dans une missive adressée au Premier ministre, au wali et aux autorités sécuritaires, dont nous détenons une copie, les rédacteurs réclament à la veille de la présidentielle "une meilleure prise en charge de leur région et souhaitent des quotas de recrutement dans des postes et fonctions supérieures au profit des cadres de la wilaya, particulièrement au sein des ministères, des collectivités locales, de la diplomatie et des institutions administratives". Ils demandent, en outre, "la concrétisation du principe d'équité quant à la gestion des collectivités à l'effet d'améliorer le service public, à même de parvenir à avoir un centre de décision constitué d'élite et de cadres universitaires locaux. Plus nous voulons que la langue amazighe soit instituée et enseignée à Tamanrasset, avec ses lettres historiques du tifinagh, tout comme nous voulons que les enseignes des établissements et institutions publiques soient également transcrites en tamachekt à l'instar de ce qui se fait dans certaines wilayas du pays". Dans la plateforme de revendications, il est demandé aussi d'amender la décision relative au transfert des registres de l'état civil de l'administration mère vers les municipalités relevant du territoire de la wilaya, lequel transfert est perçu comme étant "une manœuvre grave qui encourage davantage la corruption ayant souillé l'administration et le pourrissement caractérisant l'appareil de gestion des institutions décentralisées. C'est une conspiration visant à changer la carte sociologique de Tamanrasset à même de déstabiliser la confiance du citoyen. Ce qui n'est pas sans torpiller les programmes de développement lancés et diluer la volonté politique visant à parvenir au développement durable et équitable". Tout en pointant du doigt l'exécutif de la wilaya, les rédacteurs regrettent le fait que Tamanrasset soit devenue un foyer destiné à la mutation des directeurs punis, incompétents, inexpérimentés ou en âge de la retraite. "Le développement de Tamanrasset bute sur la politique des lobbies de l'Exécutif et la mafia du foncier. Les projets piétinent et plusieurs opérations sont à la traîne en raison de l'engourdissement des décisions et instructions cultivant davantage encore la bureaucratie et la malversation", notent les Touareg de l'Ahaggar, non sans signaler le blocage et le gel de la relance agricole et touristique en l'absence d'une stratégie d'application concrète des instructions mises en place par les hautes autorités du pays. Pour conclure, les rédacteurs de la missive font savoir qu'un sit-in sera observé le 22 mars prochain devant le siège de la wilaya afin de faire valoir les revendications formulées. R. K Nom Adresse email