La répression sanglante contre les algériens lors des manifestations du 17 octobre 1961 à Paris est une abjection à faire honte à toute l'humanité», a déclaré vendredi, à Béjaia, le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, en marge des cérémonies commémoratives de la journée de l'Emigration. En rappelant les horreurs endurées par les manifestants algériens lors de cette journée sanglante, les tortures et les noyades dans la Seine notamment, le ministre a estimé que «ces évènements ont contribué à accroître le sentiment nationaliste des algériens, appuyé la cause algérienne à l'international et renforcé la détermination des combattants à se débarrasser du joug colonial». En visite de deux jours dans la wilaya, le ministre s'est rendu jeudi à Ifri, haut lieu de la guerre de libération nationale, qui a abrité le Congrès de la Soummam en août 1956, en compagnie d'une importante délégation et d'anciens maquisards. Il a affirmé sur place qu'une enveloppe conséquente sera dégagée en vue d'engager des travaux de restauration et d'expansion du site comme il a parlé de changement de statut au musée d'Ifri, toujours rattaché à la wilaya de Tizi-Ouzou. Au chef-lieu de la wilaya, le ministre a inauguré à l'occasion le musée du Moudjahid (annexe du musée de Tizi-Ouzou), implanté au niveau de la forêt de Djbel Khelifa. Tayeb Zitouni a instruit sur place les responsables de son secteur d' «œuvrer à ce que ces espaces soient plus accessibles pour la jeunesse, notamment les étudiants, sans restrictions d'horaires, afin qu'ils s'imprègnent du passé du pays et de la dure réalité de la guerre de libération nationale». «Ce n'est que de cette façon qu'on peut pousser l'ex-colonisateur à reconnaitre ses méfaits», a ajouté le ministre. A Aokas, le ministre a visité le centre de torture Tourneux, crée en 1956 par les forces coloniales et inauguré une stèle commémorative en hommage à 7 martyrs de la région, tombés au champ d'honneur le même jour.