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Le site est livré aux infiltrations d'eau, au pillage et au laisser-aller
La maison du Congrès de la Soummam à l'abandon
Publié dans Liberté le 28 - 08 - 2013

Comment le théâtre d'un événement aussi important de notre histoire a-t-il pu atteindre un tel état de délabrement sans que cela n'émeuve ceux censés poursuivre l'œuvre de leurs illustres prédécesseurs ?
"Haut lieu du souvenir", pour reprendre la formule de l'historien Pierre Nora, l'endroit qui a abrité, en août 1956, le Congrès de la Soummam est dans un état d'abandon. Le constat est amer et il est partagé par d'anciens maquisards de la région ainsi que par les responsables de l'Organisation nationale des moudjahidine.
Comment le théâtre d'un événement aussi important de notre histoire a-t-il pu atteindre un tel état de délabrement sans que cela n'émeuve ceux censés poursuivre l'œuvre de leurs illustres prédécesseurs ? Personnages aussi emblématiques qu'Abane Ramdane, Larbi Ben M'hidi et le colonel Amirouche, pour ne citer que quelques-uns d'entre eux.
Nous avons interrogé le SG de l'ONM à Béjaïa, Ikhlef Mustapha, mais aussi d'anciens maquisards, Djoudi Attoumi, qui a été officier dans la Wilaya III et auteur de plusieurs ouvrages sur la guerre de Libération nationale. Tous les deux ont déploré le fait que le site du Congrès de la Soummam, événement fondateur de l'Etat algérien moderne et pilier déterminant pour la réussite de la Révolution algérienne, ne soit pas l'objet d'attention des pouvoirs publics alors qu'il devrait être un lieu de pèlerinage pour les jeunes générations.
Pour Djoudi Attoumi, dire que le lieu est dans "un état d'abandon" serait néanmoins excessif mais il mériterait néanmoins qu'on lui accorde plus d'importance, qu'il soit l'objet de plus d'attention. Pour lui, une chose est sûre : il n'est pas bien pris en charge. Ce qu'a confirmé, pour sa part, le SG de l'ONM, Ikhlef Mustapha. L'un et l'autre ne comprennent pas, par exemple, pourquoi le musée d'Ifri-Ouzellaguen, situé dans la circonscription de la wilaya de Béjaïa, dépend administrativement de la wilaya de Tizi Ouzou. Les infiltrations d'eau en période hivernale, les disparitions jugées suspectes de documents de valeur inestimable (photos, portraits et autres archives), témoignent, si besoin est, de cet état de fait. Documents que les anciens maquisards de la région se sont pourtant empressés de mettre à la disposition des conservateurs des lieux.
Ils ont affirmé que chaque fois que ces documents sont déplacés pour une exposition à Sétif, à Tizi Ouzou ou ailleurs, beaucoup ne reviennent jamais.
Le SG de l'ONM à Béjaïa affirme que son organisation ne cesse de militer pour arracher l'autonomie de ce musée. C'est ainsi qu'il pourra retrouver la place qui lui revient de droit. "Pour l'heure, nos écrits sont restés lettre morte ; plusieurs délégations de notre organisation se sont rendues aux ministères concernés pour installer une direction régionale à Béjaïa, nos requêtes sont restées sans suite", a regretté M. Ikhlef.
L'ancien officier de la Wilaya III et secrétaire d'Amirouche, Djoudi Attoumi, a regretté, pour sa part, le fait que plusieurs délégations viennent de l'étranger, dont d'anciens soldats et officiers français, pour voir une partie des lieux qui ont abrité le Congrès de la Soummam, découvrant "malheureusement, des lieux non conservés comme il se doit". Ce qui, à chaque fois, met mal à l'aise les anciens maquisards qui les accompagnent et qui, quelquefois, éprouvent un sentiment de honte.
Pourtant, l'apport du Congrès de la Soummam à la Révolution est incommensurable. La rencontre d'Ifri, pour reprendre le professeur Belaïd Abane, "a pourvu la Révolution, pour utiliser une terminologie marine, d'une boussole et d'un pavillon". À la Soummam, est née véritablement une Algérie institutionnelle sortie de "l'affaire interne française". "Une Algérie en guerre contre une puissance dominante, une Algérie qui prend le monde à témoin. La Soummam a mis la Révolution sur l'orbite de la victoire, même si, je le répète, elle a suscité quelques points de discorde. Abane fut le fédérateur de toutes les forces. Sans cela, la guerre aurait pris des chemins moins glorieux pour la cause nationale."
À rappeler que le secrétaire d'Etat auprès du ministre du Tourisme et de l'Artisanat, chargé du Tourisme, Mohamed-Amine Hadj Saïd, a, lors de sa visite de travail et d'inspection dans la wilaya de Béjaïa le 20 août dernier, plaidé pour "un tourisme historique" consistant à faire visiter la région et de faire découvrir son passé et son patrimoine. Le lieu qui a abrité le Congrès de la Soummam est, pour lui, une étape importante qu'il va falloir inscrire dans cet agenda historique au même titre que les autres "hauts lieux du souvenir". Il faut néanmoins faire gaffe à la "boulimie commémorative" car les lieux de mémoire, toujours selon Pierre Nora, "n'ont rien d'une promenade aimable ou poétique dans le jardin du passé".
M O
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