La réalisation de cette ligne de 165 km, pour un coût de 5 milliards de dinars, n'a pas eu les effets escomptés, en raison des tarifs pratiqués et de l'éloignement des gares. Le projet relatif à la ligne de chemin de fer a connu, après bien des avatars et des retards, un heureux dénouement. D'une longueur de 165 km, avec 6 gares principales, le projet en question a été livré au profit de la société des chemins de fers il y a un peu plus de quatre années. Les travaux pour la réalisation de cette importante ligne qui relie Tébessa à Aïn M'Lila, en passant par Rehia (daïra de Meskiana), Aïn Beida, Oum El Bouaghi et Aïn Fakroun, ont débuté durant les années 1990, mais la situation sécuritaire d'alors a bloqué le projet. La reprise des travaux n'a été enclenchée qu'après le retour au calme, soit pendant la dernière décennie. La société Infrafer s'est vue confier le tronçon reliant Aïn Fakroun à Oum El Bouaghi, sur une distance de 27 km, pour une enveloppe avoisinant les 92 milliards de centimes. D'autres entreprises nationales, à l'instar de Cosider, ont été chargées chacune de réaliser une partie du projet. En plus des retards connus par le projet, les pouvoirs publics ont été confrontés à un autre problème; celui du dédommagement des riverains dont les terres seront traversées par la ligne du chemin de fer. Il y a eu d'interminables négociations avec les propriétaires terriens, notamment ceux de Henchir Toumghenni qui voulaient bénéficier d'indemnisations conséquentes. Qu'à cela ne tienne, le projet s'est concrétisé, avec pour objectif de résorber le déficit en matière de transport. La wilaya d'Oum El Bouaghi ne dispose jusqu'alors que de la voie terrestre; laquelle s'en est trouvée saturée au regard de la croissance du parc roulant. Une ligne de chemin de fer, outre le fait qu'elle participerait à alléger la charge sur le réseau routier, résoudrait le problème du transport des marchandises et des matériaux de construction, principalement le ciment. On pourrait même avancer qu'avec le démarrage de l'autorail, le nombre d'accidents connaîtrait un fléchissement ou une baisse certaine. Finalement, cette ligne de 165 km a coûté au trésor public la bagatelle de 5 milliards de dinars, sans compter les indemnisations des propriétaires terriens. Après les essais techniques pour s'assurer de la fiabilité de la ligne, les premières rames du train ont traversé la région de Tébessa et d'Oum El Bouaghi en 2010. Pendant des jours et des jours, le train a entrepris de nombreux voyages. Seulement, là où le bât blesse c'est que le prix des tickets n'est pas pour plaire aux candidats au voyage. Qu'on en juge: un aller simple à partir d'Aïn Beida pour Oum El Bouaghi est estimé à 70 DA. Un tarifbattu par celui des bus. Comment alors rentabiliser un tel moyen de locomotion s'il est boudé par les voyageurs? Par ailleurs, comme signalé par nombre de citoyens, les gares sont situées en dehors des agglomérations, d'où l'obligation de prendre un bus ou un taxi pour les rejoindre. Ceci suppose un supplément de frais. En tout état de cause, et en attendant de nouvelles mesures aptes à encourager les voyageurs à adopter le train, les rails demeurent non exploités et les gares désertes.