Nabih Berri, président du Parlement libanais, a dénoncé vivement le silence complice des gouvernants arabes qui, selon lui, ont vite abdiqué aux injonctions américaines en critiquant plutôt le mouvement de résistance Hezbollah au lieu de condamner le génocide israélien. Dans un long entretien diffusé par la chaîne satellitaire qatarie Al Jazeera, ce membre du mouvement chiite Amal n'a pas été tendre ni avec ses voisins ni avec les autres pays du Maghreb arabe qui, d'après lui, n'ont rien fait pour le peuple libanais qui a toujours manifesté sa solidarité agissante pour « les peuples frères » du monde arabe. Pour étayer ses propos, M. Berri a cité le mouvement de solidarité du Liban, peuple et gouvernants, avec le peuple algérien dans sa guerre contre le colonialisme français dans les années 1950. « Les rues du Liban avaient bougé pour aider le mouvement de libération nationale dans ce pays », a-t-il rappelé. Il n'a pas hésité à qualifier la position arabe par rapport à l'agression israélienne contre le Liban de « revancharde ». Selon lui, les gouvernants arabes ont mal pris la « leçon » du Hezbollah qui a fait sortir par la force des armes l'armée israélienne du sud libanais et leur aide. Aussi, le président du Parlement libanais a indiqué avec certitude que Israël est en train de se venger d'avoir été chassé en 2000 par les combattants du Hezbollah, excluant que cette guerre est de nature tribaliste. Pour lui, si les pays arabes ne bougent pas pour défendre le Liban et se défendre, un jour ou un autre, le feu de la guerre israélienne les touchera.