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JEAN SENAC
Sur les traces de Yahia El Ouahrani
Publié dans El Watan le 14 - 09 - 2004

Jean Sénac est né en 1926 à Ghar El Baroud, un quartier de la périphérie de Beni Saf où se mélangeaient indistinctement toutes les races (Arabes, Espagnols, Gitans et Berbères), un lieu où plus anciennement l'Emir Abdelkader faisait fabriquer la poudre qui donne à l'endroit son nom, el baroud qui sans mélange de soufre n'explose pas.
La vie de Jean Sénac ne pouvait en définitive que sentir le soufre pour les tenants d'une Algérie de la négation du droit à la différence, cette Algérie qu'ils ont progressivement dessinée et qui le reniera. Mais qui est Jean Sénac ? Aujourd'hui même, une nouvelle action est engagée pour ressortir son nom de l'oubli. En effet, une délégation entamera une visite à son lieu de naissance, un pèlerinage qui donnera le la à des « Rencontres Sénac » organisées par les centres culturels français d'Alger et d'Oran. Leur riche programme est étalé sur six jours alternativement à Oran et Alger, des villes où l'auteur a vécu. Mais ce sera dommage pour Beni Saf qui aurait pu bénéficier au moins d'un spectacle ou d'une projection et renouer avec une partie de sa mémoire et de son histoire, une mémoire qui a oublié, à l'instar de celle de Bernard Henry Lévy qui, en visite dans les années 1990 à Beni Saf la plurielle, où des antagonismes entretenus sur les origines des uns et des autres de ses habitants font rage, Beni Saf méritait une part de leçon sur la vie de cet enfant né de père inconnu, immensément poète, qui a choisi l'Algérie pour patrie et pour l'indépendance de laquelle il a milité. Une Algérie qui, « après le 19 juin 1965, se comportera avec lui comme une marâtre » (Mohammed Harbi, in Mémoires politiques). Car à l'indépendance, Sénac est nommé conseiller au ministère de l'Education, un ministère qui coiffait également le secteur de la culture. Il avait lancé une émission à la radio consacrée à la poésie, renouant ainsi avec un organe où il avait fait ses débuts en 1949, année qui avait également connu la publication de ses premiers poèmes. Et jusqu'à 1954, il se sera investi dans l'édition de la revue Soleil et de Terrasses, cette dernière s'étant arrêtée à un seul mais prestigieux numéro dans lequel on retrouve en particulier des écrits d'Albert Camus, Mohamed Dib, Francis Ponge, Kateb Yacine, Albert Cossery et Mouloud Feraoun. En 1954, Sénac démissionne de Radio Alger prenant position pour l'indépendance du pays. Cela l'amènera même à couper avec Albert Camus son « père spirituel ». Il publie à l'occasion un des plus grands textes de poésie engagée, Matinale de mon peuple. En 1962, il revient au pays et opte pour la nationalité algérienne, une nationalité qui ne lui sera pas accordée. Le sera-t-elle un jour à titre posthume ? 1965 marque sa descente aux enfers parce que poète, homosexuel et homme libre. Il démissionne de l'Union de écrivains algériens, à la tête de laquelle il avait été porté en 1963 aux côtés de Mouloud Mammeri. En 1968, il est chassé de sa résidence, ce qui l'obligera à vivre dans une cave. Mais il refusera de quitter sa patrie. Il continue d'écrire des poèmes et d'encourager les jeunes poètes. En 1971 , il publie une anthologie de leurs œuvres à Paris, continuant à déranger, lui, « le poète-bâtard-pédéraste », rétif à tous et à toutes le aliénations. En 19732, son émission radiophonique est interrompue. Et en août 1973, à 47 ans, Jean Sénac alias Yahia El Ouahrani est assassiné dans sa cave. Son meurtre ne sera curieusement pas éclairci.

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