Le wali de Bouira a décidé de réquisitionner les médecins spécialistes exerçant dans le privé pour assurer la couverture médicale au niveau de l'hôpital public. Le torchon brûle entre les médecins spécialistes du secteur privé et la direction de santé publique (DSP) de la wilaya de Bouira. En effet, une trentaine de médecins spécialistes du secteur privé ont protesté hier devant le siège de la wilaya de Bouira pour dénoncer ce qu'ils qualifient d'intimidations et de représailles. Destinataires récemment, de réquisitions signées par le wali de Bouira sur la demande du DSP pour assurer des gardes au niveau des établissements de santé du secteur public, les blouses blanches ont décliné cette demande sous prétexte qu'aucune loi n'existe et qui les oblige à assurer des gardes. Les protestataires, dont des chirurgiens généralistes, pédiatres, cardiologues, dermatologues et autres spécialistes ont affirmé hier à l'unanimité que cette procédure est illégale. «Le 28 août dernier, le DSP de Bouira nous a invités à une réunion de travail pour faire le point sur la situation prévalant au sein des établissements de santé publique. Après avoir débattu de tous les problèmes auxquels fait face le secteur public au niveau de notre wilaya, il nous a demandé un partenariat entre le secteur privé et le public. Et nous lui avons posé une question sur les besoins et le DSP nous a répondu qu'il ne s'agit pas là de porblémes de besoins, mais chaque médecin spécialiste doit assurer une garde au niveau des hôpitaux». Cela a été refusé par les praticiens spécialistes. Sur les pancartes brandies par les blouses blanches, ont pouvait lire : «Non à l'arbitraire, non à l'abus d'autorité du DSP et non aux décisions autoritaire». «Nous avons travaillé déjà dans des hôpitaux durant des années, avant que la DSP procédait à la rupture de nos contrats sans aucun motif. Alors comment aujourd'hui on va répondre favorablement à leur demande sans contrat ni encore un cadre juridique, c'est aberrant !», justifie un gynécologue. Les menaces brandies par les pouvoirs publics ont été mises en exécution sur le terrain. Plusieurs cabinets privés ont été fermés. «J'ai assuré des gardes et des consultations durant 10ans au niveau de l'EPH de Sour El Ghozlane, avant que je sois remercié sans motif. Nous sommes à la disposition des malades, mais cela doit être signé noir sur blanc pour que nous réintégrions ces établissements», dénonce de son côté le Dr Sahraoui, gynécologue dont son cabinet à été destinataire d'une décision de fermeture signée par le wali de Bouira. Contacté par téléphone, le DSP de Bouira, qui a précisé que les fermetures des cabinets privés va se poursuivre tant que ces médecins refusent de se soumettre à la loi. Selon lui : «la loi 85-05 régissant le code de la santé publique oblige tout médecin des secteurs public ou privé d'assurer des tours des gardes. Et la réquisition n'est pas une procédure nouvelle. Nous avons fait appel aux médecins privés pour apporter leur contribution pour améliorer le secteur de la santé au niveau de notre wilaya», a-t-il dit en précisant que la DSP n'est pas opposée à l'établissement des contrats pour ces médecins.