Le mercure, toujours en hausse à la fin de ce mois de juillet, atteint des pics inhabituels (43° à 44° C à l'ombre) et plonge la capitale du Sud-Ouest dans une léthargie. La persistance de la canicule durant ce mois a provoqué l'arrêt de l'essentiel des activités. Dans la matinée, la circulation est intense sur les places et marchés publics, mais à partir de midi, les gens se pressent pour rentrer chez eux après avoir effectué les emplettes nécessaires. Car c'est une véritable fournaise qui enveloppe la ville et la chaleur suffocante dissuade les plus hardis de rester dehors. Les rues et ruelles sont alors désertes et les activités commerciales suspendues. L'agglomération endormie est alors livrée au règne de la loi naturelle immuable du soleil brûlant jusqu'à 17h. Seules les administrations publiques, pour la plupart gérées par des intérimaires, sont ouvertes à un public inexistant. Encore une autre aberration, notent plusieurs observateurs, de la séance unique de travail (8h-16h30), inappropriée au Sud, d'un service public qui n'arrive pas à s'adapter aux conditions climatiques de la région par un réaménagement des horaires de travail souhaité par les travailleurs (7h-14h). Les coupures électriques, hantise de la population locale, moins nombreuses et de courte durée, sont signalées quand même dans certains quartiers. Les responsables de Sonelgaz sont conscients et évitent surtout la prolongation du délestage car le spectre des émeutes de l'an dernier à Béchar Djedid est toujours présent dans les esprits. Mais les frustrations des jeunes en ce mois caniculaire sont multiples. D'abord, aucune manifestation culturelle n'a été programmée pour eux et pour les familles cloîtrées chez elles, à l'exception d'une soirée musicale organisée par le chanteur oranais Houari Dauphin, la semaine dernière. La période est propice à la démission des responsables du secteur et la disette culturelle va se prolonger jusqu'à la fin du mois de septembre. Les quelques cafés dotés de téléviseurs au centre de la ville sont bondés de jeunes qui suivent les douloureux évènements liés à l'agression israélienne au Liban depuis bientôt 20 jours. Mais comme la nature a horreur du vide, comme on l'affirme, d'autres jeunes préfèrent se lancer tard dans la soirée sur les engins motocycles bruyants et sillonner les principales artères de la ville, ce qui provoque des désagréments et l'exaspération des paisibles travailleurs à la recherche d'un moment de calme dans la soirée après une journée harassante au travail.