On croyait les sachets en plastique noir à jamais disparus de l'environnement algérien après la fort laborieuse action du ministre de l'Aménagement du Territoire interdisant la production et l'usage de cet emballage nocif aussi bien pour la santé que pour l'écologie. Une industrie de l'emballage biodégradable devait prendre rapidement le relais des sachets en plastique mais à l'évidence, les choses ne se sont pas déroulées tel que prévu, notamment avec les ennuis qu'a connus l'un des principaux producteurs de sachets biodégradables en l'occurrence, Tonic Emballage. Les commerçants, nombreux à s'être remis aux sachets noirs, expliquent le fait par la prolifération d'ateliers clandestins qui emploient des agents de distribution tout aussi clandestins qui approvisionnent directement les magasins. Ils sont plus dynamiques que les producteurs de sachets agréés par l'Etat qui mettent plus de temps à nous approvisionner. « C'est aux pouvoirs publics de faire respecter la loi, pas aux commerçants », nous dit un marchand installé au centre de Bir Mourad Raïs. « Pas une seule fois un contrôleur de l'Etat n'est venu s'enquérir de l'état d'application de cette récente loi sur le terrain. Il n'y a donc aucune raison de s'offusquer sur le retour en masse des sachets noirs qui avaient un moment disparus », ajoute notre interlocuteur.