L'usine de production des eaux minérales de Mougheul, fermée depuis 4 années, sera incessamment rouverte et le propriétaire de l'unité a reçu des assurances des pouvoirs publics dans ce sens ce jeudi. A charge pour lui d'employer 90 ouvriers. La nouvelle a réjoui la population de cette petite localité des ksours du Nord d'à peine 1000 habitants plongée dans le désespoir au lendemain de sa fermeture en 2010 qui a entrainé la suppression de dizaines d'emplois directs et indirects. De potentiels concurrents au patron de l'usine se dissimulaient derrière cette fermeture, affirme-t-on avec force, sans oublier aussi les dommages causés par l'immobilisation du matériel neuf de l'usine importé d'Europe. Les communes de Mougheul, de Lahmar et de Boukaïs situées aux confins de la frontière algéro-marocaine, totalisant 4200 habitants, éprouvent des difficultés pour sortir de leur isolement. Ici, on s'accorde à dire que le succès des projets socioéconomiques affectés à la région reste tributaire de la réunion de certaines conditions et des incohérences qui persistent. A Mougheul, confie un résident, au lieu de retenir sur place les jeunes et empêcher leur migration vers Béchar, on ne fournit pas assez d'efforts en matière de création d'emploi et d'initiatives. Le chômage demeure la plaie de la petite commune alors que celle-ci a une vocation agropastorale et touristique. Les habitants des autres communes Lahmar et Boukaïs sont aussi confrontés aux difficultés similaires, notamment le problème de la réévaluation du montant alloué (dans les années 2000) au programme de l'habitat rural mais qui reste insuffisant pour achever les habitations. Là aussi, le montant va être porté à 1.000.000 DA au lieu de 500.000 DA, assure-t-on. Notre interlocuteur reconnait toutefois que parmi tous les problèmes soulevés que ce soit en matière d'aménagement urbain, transport de voyageurs (assuré 2 fois par semaine), emploi, seule l'offre en matière d'habitat rural est supérieure à la demande pour l'ensemble des trois communes même si le programme de 800 logements ruraux octroyés n'a atteint depuis son lancement que 50%, ajoute dit-il. Aussi, une cinquantaine d'élèves continuent de faire la navette quotidienne pour rejoindre les établissements du secondaire à Béchar en attendant la construction en cours d'un lycée à Lahmar qui accueillera les élèves pour la rentrée scolaire 2015-2016. La petite bourgade de Sfissifa flanquée en contrebas des montagnes (250 habitants) offre au visiteur une surprise : une école primaire, réhabilitée à 800 millions de cts, composée de trois classes et équipée en matière de climatisation, est fréquentée par 24 élèves seulement, soit 7 à 8 élèves par classe. La préoccupation de ces populations reste la détérioration des chemins de wilaya (Lahmar- Boukaïs) et chemins vaccinaux et l'acheminement du gaz de ville. Néanmoins, un ouvrage d'art situé entre le chef-lieu de daïra et la commune de Boukaïs sera bientôt achevé pour permettre aux véhicules de contourner une rivière lors des intempéries.