L'agence Algérie Poste, mitoyenne du siège de l'APC de Chéraga, a fait l'objet, hier à 7h15, d'une tentative de cambriolage perpétrée par des individus munis d'armes blanches. Selon des informations recueillies sur place, l'agent de sécurité de cette poste qui s'apprêtait à ouvrir la porte principale a été surpris par des malfaiteurs qui l'ont menacé avec leurs armes blanches. Introduits à l'intérieur, les cambrioleurs lui ont arraché les clefs du coffre-fort. Doté d'une combinaison, les malfaiteurs ont enjoint au gardien de leur donner la combinaison, chose que ce dernier ne pouvait faire du moment que seul le receveur de cette agence postale la détenait. Pris de panique et déçus par leur coup qui venait de foirer, les assaillants ont roué de coups l'agent de sécurité avant de le taillader au niveau du cou. Contacté, la cellule de communication de la sûreté de la wilaya d'Alger a confirmé l'information tout en précisant que l'affaire est actuellement entre les mains des agents de la division ouest de la police judiciaire qui vient d'ouvrir une enquête. Aucune somme d'argent n'a été subtilisée et les assaillants, dont le nombre n'a pas été précisé, sont toujours en fuite. Lors de notre déplacement sur les lieux, la porte de cette agence était toujours fermée. Nous apprendrons qu'elle n'a pas ouvert de la journée. Cette tentative échouée intervient moins de 24 heures après le hold-up avorté de la bijouterie de la rue Didouche Mourad où le malfaiteur a été blessé. l est utile de préciser qu'en dépit du renforcement des effectifs des éléments de la sûreté nationale et de la Gendarmerie, la criminalité n'a pas connu de baisse, selon les chiffres fournis par Daho Ould Kablia. Pis, que ce soit à Alger ou ailleurs, les agressions, les vols de voitures et de téléphones portables se font le jour en toute impunité, et ce, en l'absence d'une réaction aussi bien des forces de sécurité que de la population. Les actes de banditisme se sont multipliés ces derniers temps et leurs auteurs ne semblent pas avoir de scrupules à effectuer leurs méfaits en plein jour. En témoignent les attaques, le 24 juillet dernier, des bureaux de poste de Taka Naït Yahia et de Djamaâ Saharidj, dans la wilaya de Tizi Ouzou, par des groupes de bandits. Les observateurs imputent cette hausse de la criminalité aux mesures de grâce prononcées par le chef de l'Etat à l'encontre des prisonniers de droit commun à l'occasion des fêtes nationales ou religieuses et sont les détonateurs d'une telle situation d'insécurité et d'impunité. « Une fois incarcères, les voleurs et les agresseurs sont assurés de retourner auprès des leurs après quelques mois de prison », rétorque, l'air dépité, une vielle femme. Cette dernière préconise de construire des camps de prisonniers au sud du pays et d'y incarcérer les prisonniers auteurs de délit de droit commun. Comme cela, ils regretteraient le jour où ils ont commis ces vols. « Sous la chaleur torride de Tin Zaouatine et de In Salah, je peux vous assurer que le malfaiteur réfléchira par deux fois avant de commettre son forfait », ajoute-t-elle. Avec cette hausse de la criminalité dans la capitale, Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, s'en est, d'ailleurs, pris, dernièrement, aux cadres de la wilaya d'Alger, la ville la mieux couverte en matière de sécurité, avec un agent pour 226 citoyens, en déclarant : « Personne ne peut être fier d'Alger. »