Le désarroi est total pour les parents d'élèves des faubourgs reculés de la wilaya de Médéa. Un transport scolaire, des cantines, le chauffage dans les classes : ils revendiquent pourtant un service minimum pour leurs enfants. De nombreux écoliers des hameaux enclavés sont contraints de marcher, chaque jour, des heures pour arriver épuisés, parfois trempés par la pluie ou transis de froid dans une école où il n'y a parfois aucun radiateur. Pour ces enfants, le repas n'est pas assuré ; ils déjeunent d'un morceau de galette et d'une limonade achetée chez l'épicier du coin. «Nos enfants ne bénéficient pas des mêmes conditions de scolarité que ceux des zones urbaines. Cette inégalité se ressent lors des examens de fin d'année», soulignent les parents. Pourtant, la direction de l'éducation de la wilaya de Médéa a doté presque tous les établissements scolaires du primaire de chaudières centrales à gaz naturel ou au gasoil pour remplacer les appareils défectueux et les vieux poêles à mazout. Cette opération de rénovation a touché 615 écoles sur les 652 de la wilaya. Les 37 établissements restants seront équipés prochainement, ont promis les responsables de l'académie. Reste le problème encore non résolu du transport scolaire. Car certaines APC n'accordent que peu d'intérêt à la gestion des écoles de leur localité, en particulier celles se trouvant en zone rurale. Des parents d'élèves de Kharbat Siouf, Ouled Antar, Bir Benabed, Aziz, etc., très frustrés, se plaignent aussi de l'état délabré des établissements scolaires. «Dans certaines classes, les vitres cassées ne sont pas réparées. Les toilettes restent bouchées et les coupures d'eau sont permanentes. Quant à l'approvisionnement en fuel, il ne se fait que rarement par les services de la municipalité, prétextant souvent que les moyens de transport sont défaillants», rapportent les témoignages. Les élus se défendent en accusant le modeste budget alloué par l'Etat aux petites communes sans rente ni ressource et affirment qu'ils ne peuvent faire face aux dépenses obligatoires qu'exigent, à chaque exercice, les nombreuses écoles primaires.