Le comédien Lourani, plus connu sous son nom d'artiste, Kaci Tizi Ouzou, décédé mercredi à l'âge de 83 ans des suites d'une longue maladie, a été accompagné à sa dernière demeure par une foule nombreuse. Artistes, proches, amis et anciens collègues du défunt, venus de plusieurs régions, étaient présents lors de l'inhumation au cimetière El Alia, pour lui rendre un dernier hommage. Parmi eux Ahmed Kadri dit Krikeche, Hamza Foughali appelé Mama Messaouda et Mourad Khan. Ces derniers étaient bouleversés, suite au décès du grand comédien. D'autres artistes, à l'instar de Sid Ali Salem et Abdelkader Chebira avec lesquels Kaci Tizi Ouzou avait collaboré ces dernières années pour l'organisation de plusieurs manifestations culturelles à El Harrach (Alger), étaient également présents aux obsèques. Ahmed Kadri, qui a formé un duo avec le défunt pendant plusieurs années, était affligé par la disparition de son ami, avec qui il a interprété plusieurs pièces théâtrales et sketches télévisés. L'humoriste atypique, natif de Beni Ourtilène (Sétif), Kaci Tizi Ouzou a laissé derrière lui une longue carrière à la radio, à la télévision ainsi que dans le théâtre. L'hadj Kaci, qui a marqué la scène culturelle algérienne, était réputé pour son humour dans les sketchs satiriques et percutants à la Radio nationale et à la télévision. Après 30 années passées à la radio, une carrière riche de plus de 6000 émissions radiophoniques empreintes de satire et de dérision, le défunt avait fait produit également des films, dont La Nuit a peur du Soleil de Mustapha Badie. Il avait également une riche et longue carrière sur les planches du théâtre. «Kaci Tizi Ouzou est un très bon ami avec qui j'ai débuté dans le monde de l'art dans les années cinquante», se souvient Ahmed Kadri avec émotion, selon l'agence APS, rappelant le long parcours artistique qu'ils ont partagé dans les années 1960,1970 et 1980. Hamza Foughali (Mama Messaouda), qui a côtoyé le défunt dans plusieurs sketches, regrette la disparition de ce grand comédien qui «a rempli les cœurs des Algériens de joie». Le musicologue et président du Centre national des arts et des lettres, Abdelkader Bendaâmache a évoqué «le riche palmarès artistique de cette star de la comédie algérienne et sa lutte pour la cause nationale avant même le déclenchement de la Révolution», ainsi que «sa modestie et sa proximité du peuple, très apparente dans ses sketchs» (près de 600). A noter que le défunt avait été honoré l'an dernier par le théâtre régional Kateb Yacine, de Tizi Ouzou, en signe de reconnaissance pour son apport à la scène culturelle nationale à laquelle il avait consacré plus d'un demi siècle.