La réhabilitation de l'établissement a été entachée de réserves sur la conformité aux normes des revêtements, classés non ignifuges. La salle de cinéma El Intissar de la ville de Guelma, datant de l'époque coloniale, aujourd'hui relevant de la direction de la culture, n'est ni abandonnée ni menaçant ruine. Bien au contraire, son inscription pour une réhabilitation a bel et bien été opérée par la direction des équipements (DEP) de Guelma au début des années 2000 et sa réception, prévue vers la fin de cette même décennie, demeure une secret de polichinelle. En effet, c'est une réhabilitation entachée de réserves puisque, selon des sources au fait du dossier, les revêtements des fauteuils, des murs, des portières et autres draperies ne sont pas ignifuges, mais parfaitement inflammables. La salle ne sera pas dotée d'un système de climatisation, qui a été remplacé par des ventilo-extracteurs. Bref ! Un grossier maquillage qui a couté, nous dit-on, plus de 1,5 milliard de dinars aux contribuables. Bien évidemment les autorités locales ne veulent plus en parler, mais pour les cinéphiles, la salle de cinéma de Guelma est un dossier noir. Bravant l'interdit, la direction de la culture de Guelma a ouvert les portes de cette salle au public lors de manifestations culturelles (hommage à Kateb Yacine depuis 2009 à nos jours, festival de la musique, soirées ramadanesques…etc). Contacté, hier, à ce sujet le directeur de la culture dira : «ce dossier est à inscrire au passif de mes prédécesseurs», et de conclure: «La Dep de Guelma est le maitre de l'œuvre. Cependant ce que je peux affirmer c'est que l'ensemble des réserves devraient d'être levées et le matériel sera acheminé pour ce cinéma». En clair, le directeur tente de minimiser une situation extrêmement grave et s'en lave les mains puisque ses prédécesseurs en sont responsables. Quoi qu'il en soit, à Guelma, les cinéphiles s'interrogent sur l'avenir de cette salle. Il était question d'en faire une cinémathèque ! Oui c'est bien beau, mais qu'en est-il du matériel de projection ? «Certainement pas du 35 mm», nous dit-on. Son acquisition (le matériel) reste aussi dans le flou au même titre que l'ouverture de cette salle.
