La Russie pourrait opter pour une réduction de sa production de pétrole d'environ 15 millions de tonnes par an. La Russie veut-elle influer sur l'OPEP à quelques jours de la tenue de sa plus importante réunion depuis des années ? Selon le quotidien moscovite Kommersant, citant des sources, la Russie pourrait opter pour une réduction de sa production de pétrole d'environ 15 millions de tonnes par an (300 000 barils par jour), dès 2015 si les pays de l'OPEP décident une réduction significative de leur production. N'étant pas membre du cartel des pays producteurs de pétrole, la Russi qui est parmi les trois premiers producteurs de pétrole au monde avec les Etats-Unis et l'Arabie Saoudite, veut tout de même peser de son poids pour maintenir un prix de 100 dollars le baril et équilibrer ainsi son budget. «Avec des prix du pétrole menaçant d'aller aussi bas que 60 dollars si l'OPEP ne se met pas d'accord à réduire de façon marquante sa production, Moscou pourrait voir son économie tomber en récession», expliquent des observateurs. Pour l'heure, aucun volume précis n'a été confirmé officiellement, mais le ministre russe de l'Energie a indiqué, vendredi, que son pays réfléchissait à une éventuelle baisse de sa production de brut, alors que la chute des cours réduit nettement ses recettes budgétaires. Au début des années 2000, la Russie avait promis de réduire ses exportations pour aider l'OPEP à freiner une baisse des prix du pétrole, mais cette promesse n'a jamais été honorée. Aujourd'hui, un peu partout, l'inquiétude des pays exportateurs d'or noir est telle qu'un accord sur une baisse de la production de pétrole, dont celle de la Russie, n'est pas à écarter, même si des divergences existent entre les 12 Etats membres de l'OPEP quant aux mesures qu'ils comptent prendre pour contrer la chute des cours du brut. Certains membres plaident publiquement pour une baisse de l'objectif de production, tandis que d'autres, comme l'Arabie Saoudite, paraissent plus préoccupés par la défense de leurs parts de marché. Rappelons que les cours du brut ont chuté d'environ 30% depuis la mi-juin à cause d'une offre mondiale abondante, qui progresse plus rapidement qu'une demande moins vigoureuse que prévu, notamment en Europe et en Chine. Tous les observateurs sont unanimes à reconnaître qu'une nouvelle page s'ouvre sur le marché pétrolier : la banque allemande Commerzbank parle d'un «changement de paradigme», la banque d'affaires américaine Goldman Sachs d'un «nouvel ordre pétrolier» et l'Agence internationale de l'énergie (AIE) d'un «nouveau chapitre dans l'histoire des marchés pétroliers». L'AIE souligne, dans son dernier rapport mensuel, que «la chute du prix du baril d'environ un tiers depuis le début de l'été est problématique pour beaucoup de pays producteurs, qui ont besoin d'un cours de l'or noir élevé pour financer leurs dépenses». Pour l'Algérie, un prix bas est «une grande préoccupation». «Ce qui nous préoccupe davantage réside dans cette tendance particulièrement rapide», avait indiqué récemment le ministre le l'Energie, Youcef Yousfi.