Au 31 juillet dernier, plus de 800 étudiants étaient inscrits à l'université Saâd Dahleb de Blida sur un total officiel prévu de 10 333 à inscrire. L'administration a dû mettre les bouchées doubles après le rush de la semaine dernière. Sept facultés et 23 filières étaient à la disposition des jeunes bacheliers dont beaucoup semblaient perdus dans les méandres des formulaires à remplir. Les parents, dont certains venus de très loin, assistaient leurs enfants à l'intérieur du campus universitaire. Plus de filles que de garçons, et les futurs pharmaciens étaient les plus prompts à s'inscrire avec un taux dépassant les 91% alors que les plus lents demeuraient ceux du tronc commun des sciences économiques avec 58%. Ouvertes le 25 juillet dernier, les inscriptions se déroulaient à un rythme de plus de 1500 inscriptions/jour et le guichet unique de la sécurité sociale, submergé par les petites têtes d'étudiantes pressées, assurait vaille que vaille l'enregistrement de plus de 12 000 dossiers/jour avec plus de sept heures de présence au niveau de la bibliothèque, lieu qui leur était réservé. Le professeur Baba Ahmed, recteur de l'université Saâd Dahleb, abordera l'importance accordée par les étudiants à certaines filières et la pression qui en découle. Pharmacie, médecine et chirurgie dentaire sont les filières les plus prisées mais qui obéissent à des minima sélectifs : 13,89/20 pour la première, 13,29/20 pour la deuxième et 13,21/20 pour la troisième. « Nous avons apporté des correctifs au fil des jours pour une meilleure absorption des nouvelles inscriptions, et le délai prorogé au 3 août a permis de terminer cette phase dans les meilleures conditions », dira le professeur Baba Ahmed qui abordera avec précaution le problème des enseignants encore réfractaires à la reprise ou en suspension de leur mouvement — c'est selon — et « le mois d'août donnera à tout le monde le temps de réfléchir ». L'apaisement recherché servira beaucoup plus l'étudiant qui est en droit d'attendre un enseignement répondant à ses besoins. « Je suis toujours ouvert au dialogue, et nous tenterons d'assurer une meilleure rentrée universitaire aux enseignants, aux étudiants et à l'administration. » Il faut sans doute rappeler qu'aux 6900 étudiants inscrits pour la rentrée 2005-2006, il faudra ajouter près d'un tiers de cet effectif pour 2006-2007. Cela suppose également des chambres et la restauration, et les prévisions peuvent être faussées en fonction du nombre de sortants après la fin du cursus et même du… sexe, puisque les cités universitaires ne sont pas mixtes. Sans être démagogique, le recteur évoquera le statut de l'enseignant universitaire algérien qui peut aspirer à posséder un logement à l'inverse de son collègue du Maroc ou de la Tunisie, suivre des stages de formation et de perfectionnement à l'étranger, améliorer son salaire avec le recours aux heures supplémentaires, l'intégration — du moins pour les domaines scientifiques — dans des équipes de recherche. L'université algérienne est sans doute malade mais elle ne peut être guérie que par une réelle prise de conscience de la part de tout le monde de l'urgence de la médication, et qu'importe alors l'axe de priorité lorsqu'il est constaté que nombre de bacheliers ne sait pas lire, et donc remplir, des fiches d'inscription.