Le P/APC rétorquera que le jeune immolé ne figurait pas sur la liste des 620 ménages postulants aux logements RHP, établie par l'administration. Le président de l'APC d'Ouzellaguen, Rachid Beldjoudi, a animé un meeting populaire sur une place publique du chef-lieu communal Ighzer Amokrane pour répondre à ses détracteurs à propos de l'épineux dossier des logements RHP. Suite à la déclaration publique dans laquelle sept élus de l'Assemblée populaire communale, qui en compte dix neuf, annoncent le gel de leurs activités, d'une part et celle d'un habitant, Kemiche Mahmoud en l'occurrence, dont l'un des enfants s'est immolé par le feu, le 11 novembre dernier, au siège de la Daïra d'Ifri-Ouzellaguen pour protester contre la démolition de leur maison familiale, d'autre part, le premier magistrat de la commune s'est vu dans l'obligation de réagir. C'est pour, affirmera-t-il, «calmer les esprits et faire preuve de vigilance quant aux velléités de certains à recourir à la violence». Pour répondre aux élus locaux (voir article ci-après), l'édile communal essuie du revers de la main toutes les accusations et oriente ses opposants et tous ceux qui détiennent une preuve vers l'instance judiciaire. «J'informe la population que, personnellement, je n'ai pas hésité à déposer plainte contre eux pour diffamation», assure-t-il aux nombreux présents. Le père et les frères du jeune immolé hospitalisé à Douera pour brûlures du 3e degré aux mains et du 2e degré au visage et à d'autres endroits du corps, reprochent, pour leur part, au P/APC d'avoir fait usage «de la force publique alors que M. Kemiche Mahmoud, cet ancien Moudjahid de première heure, se trouvait alité dans la bâtisse», crient à «l'humiliation et à la hogra dans cette opération musclée de démolition» et revendiquent leur «droit légitime au relogement». M. Beldjoudi rétorquera que le jeune immolé ne figurait pas sur la liste des 620 ménages postulant aux logements RHP, établie par l'administration et avec laquelle il a travaillé pendant deux mandats successifs à la tête de la municipalité, et ne s'est manifesté qu'au mois de mai dernier. Nombre d'observateurs locaux s'accordent néanmoins à constater que le dossier des logements RHP à Ouzellaguen n'a pas été géré convenablement puisque, arguent-ils, la répartition de ces unités n'a pas été faite équitablement : une masure des cités de recasement pouvait valoir pour les uns un logement RHP et pour d'autres deux, trois, voire quatre appartements. Il fallait, estime-t-on, octroyer un seul logement par habitation précaire démolie, quitte à inscrire les autres ménages à reloger sur une autre liste de postulants aux logements sociaux, ou satisfaire tous ceux qui se réclament d'une même masure détruite. La gestion «deux poids, deux mesures» ne pouvait qu'engendrer une tension entre les autorités et des postulants auxquels il a été signifié un niet catégorique.