C'est en présence d'un impressionnant dispositif de sécurité que plusieurs dizaines de résidents de la cité 1180 logements sise à Maraval (Ouest d'Oran) se sont rassemblées, hier, non loin de leurs habitations afin d'empêcher l'entame des travaux d'urbanisation d'un espace vert. Aux premiers coups de terrassement, les habitants se sont constitués en « bouclier » humain pour empêcher l'avancée des engins des travaux publics. Les éléments anti-émeutes sont intervenus pour disperser les mécontents. Sept personnes, dont une femme âgée, ont été interpellées, selon les habitants de cette cité de 15000 âmes. Les protestataires comptent poursuivre leur mouvement jusqu'au dénouement de l'affaire. Plusieurs instances étatiques ont été destinataires de correspondances demandant leur intervention pour suspendre les travaux. Ces dernières sont restées lettres mortes à ce jour. Il est affiché par le promoteur que cet espace va abriter une clinique et autres projets. Depuis le mois de mai, 17 tentatives ont été menées pour entamer les travaux, mais les habitants ont, à chaque fois, opposé leur refus. Les riverains ont intenté une action en référé contre la société qui a pris en main le projet. Au grand dam des plaignants, la décision de justice ordonne à ces derniers de ne pas entraver les travaux. Les mécontents estiment que leur action ne s'inscrit pas dans une opposition contre des projets d'utilité publique, comme par exemple une école, un jardin d'enfants, aire de jeux etc, tel que prévu par la plan d'aménagement élaboré par l'ancien wali Rachid Merrazi en 1978. Ce plan, disent-ils, a été modifié en 1980. Comme il est à noter que l'aire, située à la cité 1180 logements, est protégée par le décret communal n° 85/01 en date du 13 août 1985. Celui-ci a été modifié en 1997 interdisant l'utilisation des espaces verts et leur protection afin d'éviter tout détournement. La superficie en question, devant être urbanisée, est estimée à plus de trois hectares. 200 arbustes et arbres de différentes espèces ont été plantés par les locataires. Ces derniers estiment que l'espace en question leur revient de droit au vu des dépenses engagées. Ce terrain attire les convoitises des courtiers sachant que le coût du mètre carré de terrain à Oran dépasse les 40 000 DA.