L'université de Souk-Ahras a abrité, hier matin, la cérémonie d'ouverture du séminaire maghrébin sur la société civile et la citoyenneté, et ce en présence d'un grand nombre de participants et d'invités à cette rencontre culturelle d'envergure. L'enseignant-animateur de ce rendez-vous, en l'occurrence Yacine Khedaïria, le recteur de l'université Zoubir Bouzebda et l'un des principaux organisateurs du séminaire, Djalel Khecheb, ont chacun mis en relief l'importance de la société civile dans la prise de conscience des sociétés et son implication dans l'essor des nations. C'est, d'ailleurs, en usant des recherches de maitres penseurs dont Jean-Jacques Rousseau que ce dernier a opposé cosmopolitisme et citoyenneté, en balayant, par l'occasion, concepts incompatibles et préjugés dont certains remontent à l'époque romaine. Abondant dans le même contexte, Torkia Laroussi, une universitaire tunisienne, s'est étalée sur des concepts relationnels entre l'Etat et la société, en général, et les spécificités de cette convention devant exister entre l'autorité et la société, en particulier. Docteur Tedj, du Maroc, invité, au même titre que les docteurs précités, à introduire ce séminaire, n'a pas manqué de rappeler l'importance des équilibres sociaux, indispensables aux peuples du monde arabe, épris de champs d'expression, d'espaces de liberté et d'implication positive. La première conférence, signée Dr Larbi Ferhati, de l'université de Batna, s'est voulue une approche académique destinée à la communauté estudiantine de Souk-Ahras et aux invités. La dialectique existante entre le rôle de l'individu au sein du groupe et la vision de ce dernier par rapport au premier, l'omniprésence des options réductrices dans le monde arabe, lui-même victime d'idéologies, de doctrines et de dogmes qui ont ralenti cette compréhension nécessaire à l'émergence sociale et sociétale, tant de l'individu que du groupe, ont été étalés par le conférencier qui a su, décrire dans un enchevêtrement qui sied parfaitement au sujet, les points faibles des nations qui en pâtissent. Il en est ainsi pour un colonialisme qui ne conçoit la citoyenneté qu'à travers ses choix surannés sur la suprématie d'une race sur une autre. L'option théocratique qui place ses priorités et refuse, au nom d'un pouvoir illimité, toute autre forme de débat, présente la société sous une forme crue où l'individu et le groupe sont dilués au nom des textes interprétés selon le besoin et la conjoncture par ceux-là mêmes qui sont autoproclamés défenseurs de la conscience collective. Dans les deux choix, le refus de l'autre est systématique et l'autoritarisme cohabite avec le monolithisme. Plus de 30 autres conférences sont prévues par les organisateurs de ce séminaire qui s'inscrit, doit-on rappeler, dans le cadre d'un programme étoffé de séminaires, de colloque et de rendez-vous culturels, concocté par le rectorat de l'université de Souk-Ahras. Et c'est là, présume-t-on, l'autre rôle de cette institution avant-gardiste qu'est l'université.