Les nouvelles cités ont été livrées dans la précipitation. Réceptionnée il y a quelques semaines, la cité 1040 Logements, dans la commune de Douéra, est loin de disposer de toutes les commodités de vie. Pourtant, les autorités de la wilaya d'Alger avaient promis de ne livrer les logements qu'une fois toutes les infrastructures d'accompagnement seraient disponibles. En fait, si les logements sont plutôt bien faits, les familles recasées dans cette agglomérations se plaignent de nombreuses lacunes qui ne facilitent guère leurs conditions de vie. La liste, affirment-ils, est longue. «Il n'y a rien ou presque», nous dira un jeune résidant, citant, entre autres, l'absence «de commerces, de transport, de centre de santé, d'annexe communale, de gaz de ville, etc». Notre interlocuteur affirme néanmoins que les autorités publiques ont veillé à l'ouverture d'une école primaire et d'un CEM implantés au sein-même de la cité. «La proximité des écoles était un véritable soulagement pour les parents. Mais les enfants restent privés d'espaces de loisirs», indique un père de famille. Ajoutant que bien d'autres commodités indispensables doivent être réalisées dans les meilleurs délais pour rendre cette cité «vivable». Selon lui, des locaux commerciaux existent aux rez-de-chaussée des immeubles, mais ils ne sont toujours pas exploités. Pour faire leurs achats, les habitants sont contraints de parcourir de longues distances, ce qui n'est pas normal. En arrivant dans cette agglomération, les résidants croyaient que le problème allait être réglé en toute célérité, hélas, tout laisse croire que cette situation persistera encore pendant des mois. Pis encore, «ni pharmacie, encore moins une infrastructure de santé ne sont disponibles. Lacunes que rien ne peut justifier, d'autant plus que des promesses ont été faites quant à la mise à la disposition des habitants d'agglomérations urbaines irréprochables. «Ils nous ont dit qu'une polyclinique et une annexe communale ont été aménagées, mais elles ne sont toujours pas ouvertes», apprend-on auprès d'un groupe de jeunes. Aussi, nos interlocuteurs ont tenu à soulever un autre problème, et pas des moindres, à savoir la non-alimentation de la totalité des logements en gaz de ville. De nombreuses familles relogées n'étant pas des habitants de bidonvilles, disposaient dans leurs anciennes habitations de gaz naturel. Maintenant que l'hiver est là et que les travaux de raccordement sont impossibles à réaliser dans l'immédiat, ils sont dans l'obligation de se rabattre sur les bonbonnes de gaz butane. Pour rappel, des habitants de trois communes, Douéra, Aïn Bénian et El Achour ont été relogés dans cette cité située non loin de la localité Ramdhania. En y accédant, on est accueilli par des taxis clandestins et des camionnettes de vendeurs à la sauvette venus combler l'absence de commerces. Pour ceux qui veulent rallier Douéra plus rapidement, ils doivent traverser un oued et un vignoble jusqu'à Ramdania et attendre l'arrivée des bus. Ce qui est une véritable aventure en ces temps de pluie.