Le Front des forces socialistes (FFS) décide de faire une halte pour évaluer la première série de rencontres organisées avec les partis politiques, les personnalités nationales et la société civile en vue de la tenue de la conférence nationale du consensus. L'instance présidentielle du premier parti de l'opposition a, en effet, convoqué pour demain un conseil national extraordinaire pour faire le point sur le travail de concertation mené depuis près de deux mois avec les différentes couches de la société. Le FFS voulait ratisser large ; il a eu, depuis le 19 octobre dernier, date de l'entame de ce cycle de rencontres, à s'entretenir avec 36 acteurs entre partis politiques, personnalités, syndicats et organisations de la société civile. Des réticences et des critiques, les FFS en a subi, mais cela ne l'a pas empêché de poursuivre son travail en multipliant les appels pour une large adhésion à son initiative. Un travail de proximité a été également programmé pour expliquer aux citoyens le but et les objectifs visés à travers l'organisation d'une rencontre du consensus. Une conférence non partisane ni politicienne, mais pour l'intérêt national. Une conférence qui ne se substitue pas, selon ses organisateurs, aux autres actions visant le changement. Seulement, cette précision n'est pas pour convaincre les partis composant la Coordination nationale de transition démocratique (CNLTD) qui ont vu en cette initiative une manière de casser leur action. La Coordination a rejeté dans le fond et dans la forme le projet du FFS. Ali Benflis a également critiqué la démarche du parti d'Aït Ahmed alors que les formations pro-pouvoir, notamment le RND et le FLN, n'ont pas encore dit leur dernier mot. D'autres, par contre, ont tranché la question en décidant d'accompagner le FFS pour la concrétisation de son projet de consensus national. «Nous enregistrons avec une profonde conviction cette approche de vision et de débat pour une remise en valeur de ce projet au service de la nation et du peuple algériens», a affirmé hier le vice-président du PRA. Un avis partagé par Amar Ghoul et Amara Benyounès. Demain, les initiateurs de ce projet seront fixés sur la suite à donner à leur initiative dès lors que cette évaluation intervient après l'achèvement de la phase technique des rencontres. «Aucune évaluation n'en est faite ni ne pourra être faite avant la fin de la première phase», avait annoncé M. Nebbou, premier secrétaire national du FFS. Mohamed Amokrane Cherifi, membre de l'instance présidentielle du FFS, avait précisé, au début de ces consultations, que cette conférence se déroulerait en deux phases : la première visant à donner la parole aux différents acteurs de la société, quelles que soient leurs sensibilités ; la deuxième consistant à désigner tous les points de divergence et les différentes approches. Si les convergences l'emportent sur les divergences, il y aura élaboration d'une plateforme de consensus. Le FFS dit percevoir des échos «favorables» et l'absence d'une «opposition frontale» au consensus…