La direction de l'ELCO, que je tiens à saluer pour ses efforts d'étendre l'enseignement de la «langue d'origine» à la culture, a souhaité valoriser mon humble expérience dans le domaine de la langue et de la culture amazighes. A partir de là, l'institution a décidé d'une restructuration des enseignements qui étaient circonscrits à la seule ville de Paris et quelques associations en France. Il a été convenu, avec le représentant de l'ELCO et après consultation de toutes les représentations consulaires algériennes en France, d'ouvrir plusieurs cours de langue amazighe là où les enseignements de l'ELCO Algérie étaient déjà implantés. C'est ainsi qu'en moins d'une année seulement les enseignements de tamazigh ont pu démarrer à Lille, Lyon, Nîmes, Roubaix, Rouen et Toulouse et prochainement à Montpellier. Or, je viens de lire un communiqué prétendument signé par un collectif d'enseignants avec lesquels je travaille et qui sont majoritairement des pédagogues sérieux et compétents. Ce texte passe sous silence les acquis évoqués ci-dessus et laisse entendre que l'ELCO œuvre à démanteler l'enseignement de tamazigh en France. Si l'argument implicite du communiqué est le transfert de l'enseignement de la langue amazighe à l'Ecole internationale algérienne de Paris, le procès est infondé car l'ELCO est gracieusement abrité dans ses locaux par le Centre culturel algérien de Paris et la décision de transférer l'enseignement à l'Ecole algérienne n'a pas concerné la seule langue amazighe, mais les deux autres disciplines que sont la langue arabe et la musique. Par ailleurs, les locaux offerts par l'Ecole algérienne, dont l'enseignement est la vocation, sont autrement plus fonctionnels que ceux du Centre culturel algérien dont la mission est l'activité culturelle (conférences, théâtre, cinéma, littérature, musique, arts plastiques, etc.). Aussi, je ne puis accepter les termes de ce communiqué qui laisse croire qu'il a été décidé d'aller vers l'extinction de tamazight à l'ELCO, alors que depuis un an les efforts entrepris ont visé à l'extension et à la promotion de cette langue nationale. J'œuvre moi-même dans ce sens et je n'accepte pas que l'on laisse entendre que je contribue, par ma participation à l'effort collectif de l'ELCO, au recul de l'enseignement de tamazight en France. Il faut savoir par ailleurs que, pour la première fois, il est ouvert officiellement un enseignement de culture amazighe pour lequel un enseignant de rang magistral a été engagé par la direction de l'ELCO.