Le géant de l'informatique Apple, l'inventeur de Mac Intoch et de l'Ipod, va devoir reconsidérer ses états financiers de 1997 à 2001. Selon ses propres dires, la célèbre firme va procéder au retraitement de ses comptes « du fait d'irrégularités constatées en interne ». Premier effet de cette annonce : une chute de ses titres avec un repli de 1,84% à 68,38 dollars. La reconsidération comptable, d'importance, trouve son origine dans des « niches » d'irrégularités décelées d'après son patron Stev Jobs : il y a donc absolue nécessité d'engager des investigations pour déterminer, au plan purement comptable, le montant à réintégrer pour déterminer le montant réel en relation avec la valeur de ces options, en charges de rémunération. Première incidence : Apple a différé l'enregistrement auprès de la SEC, ses résultats au troisième trimestre arrêtés au 1er juillet. A coup sûr, l'image emblématique de Apple ne pourra pas ne pas être ternie. Bien que l'on soit bien loin des horribles scandales Enron et Worldcom, on ne peut pas empêcher, qu'en milieu boursier, la crédibilité de Apple soit atteinte sans pour autant affecter « les fondamentaux de la société ». Les analystes s'accordent à dédramatiser l'événement qui ne trouve pas assise dans des irrégularités volontairement commises susceptibles de faire écran en vue de maximaliser la plus-value des cadres dirigeants. Sur le plan pratique, il faut savoir que l'opération pour une stock-option consiste à donner droit à son détenteur de souscrire à une action sur la base d'un cours déterminé : « Plus celui-ci est bas, plus les chances de plus-value sont élevées. » L'astuce consiste donc à « diriger » la date d'attribution de l'option pour qu'elle devienne immédiatement hautement bénéficiaire. Au plan juridique et fiscal, une option ainsi instrumentée lui fait perdre sa qualité d'instrument d'intéressement, elle a alors valeur de salaire et devra donc être légalement enregistrée dans le compte de résultats avec, bien entendu, un régime fiscal différent. Curieuse coïncidence : l'affaire Apple intervient à un moment où le « gendarme boursier » américain, la Securities and Exchange Commission, l'équivalent de notre Cosob, engage une vaste enquête sur les pratiques en matière de stock-options. Sont essentiellement ciblées quelque 80 sociétés activant spécialement dans le secteur des technologies avancées, soupçonnées « d'avoir illégalement antidaté des plans de stock-options ».