La neuvième édition du Festival international de la musique andalouse et des musiques anciennes a ouvert ses portes, samedi soir, à la salle Ibn Zeydoun de Ryad El Feth. Trois concerts ont été donnés samedi soir à l'ouverture de cette édition. Comme chaque année à la même période, le public était nombreux au point que des chaises additives ont été rajoutées. Même les travées ont été prises d'assaut par les retardataires. C'est dire que ce festival a son propre public. Il a regroupé, outre la ministre de la Culture, Mme Nadia Labidi, l'ambassadeur de Chine, des éléments des corps diplomatiques accrédités en Algérie, ainsi que plusieurs artistes algériens, toutes disciplines confondues. Après avoir souhaité la bienvenue aux présents, la ministre de la Culture n'a pas caché sa fierté de constater que l'Algérie possède un tel festival d'envergure internationale. Prenant à son tour la parole, le commissaire du festival, Aïssa Rahmaoui, a indiqué que cette neuvième édition coïncide avec la célébration du soixantième anniversaire du déclenchement de la Révolution algérienne. Et de préciser que le Festivalgérie se veut comme objectif, «un lien où chacun s'enrichit de la culture de l'autre, où chacun prend conscience du fabuleux trésor qu'il doit à l'autre. C'est également un lieu où le langage universel prend son sens et son envol au-delà de ses limites». Le «la» de la soirée est donné par l'ensemble de l'Orchestre régional d'Alger, sous la houlette du cheikh Zerrouki Mokdad. Les 22 musiciens chevronnés entament les premières notes musicales, laissant deviner une Touchia zidane. Le public entre dans un moment de communion certain. Quelques minutes plus tard, il est doublement conquis par la voix magistrale de la chanteuse Beihdja Rahal. Cette dernière, habillée d'un karakou noir, investit la scène — oud en main — sous des applaudissements nourris. Elle s'empare de son instrument avec détermination. Totalement concentrée, la chanteuse égrène la nouba m'djenba dans le mode zidane. Elle interprète de sa sublime voix, qu'on se plaît toujours à apprécier, un m'ceddar Qoum Ya Habibi, un b'taïhi Qalbi Hassel, un derdj Es'Ealtek Ya Badie Ech'Chabab, un insiraf Bittou Aâchaqou, et un Khlass Ya Toura In Kan Taâoud Ayamna. La deuxième partie de la soirée est caractérisée par le passage du quartet espagnol Juan Carmona. Les quatre comparses — un guitariste, un percussionniste, un bassiste et un flûtiste — ont offert une belle ballade intimiste oscillant entre le flamenco et le jazz. Juan Carmona est l'un des meilleurs guitaristes et compositeurs espagnols. Il a, en effet, donné un large aperçu de son talent en reprenant quelques pièces musicales de ses trois derniers albums, dont Sombra Em La Panede, Africando et Alchemy. La dernière partie de la soirée a accueilli la formation Sounds Of China. Quatre musiciens et deux musiciennes se sont appuyés sur un répertoire typiquement traditionnel chinois. Pour la manager de l'ensemble chinois, Yang Quing, Sounds Of Chinois s'assigne pour mission de se conformer à la tradition, en interprétant cette musique de la même façon qu'à l'ancienne. Danse of The Golden Snake, Blooming Flowers and Full Moon, Erhu Lead Quicksand, Horse Racing, Rhyme Of Han River, Puzzle Tune, Reminiscences of Yunnan, et Ambush on All Sides sont entre autres les morceaux musicaux interprétés avec une grande dextérité. Il est à noter, par ailleurs, que le public peut découvrir, jusqu'au 29 décembre, au niveau du hall de la salle Ibn Zeydoun, une exposition d'instruments musicaux traditionnels algériens.