Après un règne de treize ans, le défunt président Houari Boumediène est le premier chef d'Etat algérien à être timbrifié. C'est un fait unique dans l'histoire de la philatélie algérienne, puisque le timbre, imprimé d'après une photo devenue célèbre de Boumediène, a été émis le 5 janvier 1979, soit neuf jours seulement après son décès, survenu le 27 décembre 1978. Un événement qui ne s'est plus reproduit à nos jours. Boumediène sera même le seul président à avoir été timbrifié deux fois, puisqu'un second timbre illustrant un portrait de lui, dessiné par Mohamed Temmam, a été émis le 2 février 1979 à l'occasion du 40e jour de sa mort. Ainsi commence l'ère de la timbrification des présidents décédés en Algérie. Une tradition nouvelle pour la Poste algérienne, mais qui semble obéir aux humeurs des décideurs qui font l'histoire officielle à leur guise. C'est ainsi qu'à la faveur de circonstances historiques, marquant un retour triomphal qui s'est terminé par une mort tragique, que le défunt Mohamed Boudiaf, président du Haut-Comité d'Etat, fut timbrifié, mais plus de quatre mois après son assassinat. L'émission d'un portrait dessiné par Sid Ahmed Bentounes, en deux valeurs, a eu lieu à l'occasion de la célébration de l'anniversaire de la Révolution du 1er Novembre 1954. Il faudra attendre 16 ans pour voir des personnalités tirées de l'oubli pour faire le thème d'émissions philatéliques. L'on citera surtout le premier président du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), Ferhat Abbas, décédé en 1985 dans l'anonymat. Il sera finalement réhabilité plusieurs années plus tard, pour être timbrifié lors d'une émission parue le 19 septembre 2008, à l'occasion de l'anniversaire du GPRA. Il sera suivi trois ans plus tard par Benyoucef Benkhedda, deuxième président du GPRA. Plus de deux ans après sa mort, Ahmed Ben Bella, qui a eu droit à une cérémonie d'enterrement d'un chef d'Etat, attend toujours l'honneur d'être immortalisé sur un timbre-poste. Pourtant, selon certaines indiscrétions, une maquette d'un timbre à son effigie avait été bel et bien réalisée, mais il semble qu'elle n'avait pas plu à Bouteflika. Le même sort a été réservé à Chadli Bendjedid, décédé le 6 octobre 2012, et Ali Kafi qui a quitté ce monde le 16 avril 2013. Pour terminer, nous citons cette anecdote sur Bouteflika qui demeure, pour l'histoire, le premier président algérien timbrifié de son vivant en dehors de l'Algérie. La règle universelle veut pourtant que les personnalités ne soient timbrifiées qu'après leur décès. Ainsi, l'effigie de Bouteflika a illustré un timbre du Liberia émis en 2000 à l'occasion du Sommet du millénaire organisé par l'ONU. Ahmed Ben Bella sera le deuxième grâce à une émission de 7 timbres consacrés aux leaders africains, émis par la Libye en 2007, soit cinq ans avant sa mort.