Le document, signé jeudi dernier par le ministre de l'Industrie, enjoint les concessionnaires automobiles à se conformer au nouveau cahier des charges dans un délai de 18 mois. La signature du nouveau cahier des charges régissant l'activité de concessionnaire automobile, rapportée par plusieurs journaux généralistes et spécialisés, aurait été suspendue. Le ministre de l'Industrie, Abdessalem Bouchouareb, qui a signé ce document jeudi dernier, ferait face actuellement à de terribles pressions aussi bien de ceux qui sont pour l'adoption de cette nouvelle loi que de ceux qui sont contre. Il aurait annulé cette signature. Notre source — qui a, de toute évidence, requis l'anonymat — précise que le délai de 18 mois accordé pour se conformer à cette nouvelle loi est jugé trop long par plusieurs concessionnaires. Mustapha Zebdi, président de l'Association de protection des consommateurs (Apoce), tire à boulets rouges sur ceux qui veulent à tout prix rallonger le délai d'entrée en vigueur de cette loi : «Nous ne sommes pas d'accord sur tout ce que comporte ce cahier des charges. Il est anormal de mettre en péril la sécurité du citoyen. Pendant cette période de 18 mois, certains concessionnaires vont stocker des voitures non conformes aux normes de sécurité dans le seul but d'inonder le marché.» Pression même des ambassadeurs Toujours selon notre source, certains ambassadeurs de pays occidentaux et asiatiques seraient en train de faire pression afin de rallonger ce délai. «Il y a des marques, en Algérie, qui ne peuvent pas s'adapter aussi facilement aux nouvelles lois. Il faudrait beaucoup d'investissements du constructeur pour adapter des véhicules destinés à des marchés émergents et les équiper de quatre airbags, d'ABS et d'ESC, conformément au nouveau cahier des charges. Ce n'est pas facile et cela va coûter de l'argent au concessionnaire. Donc le véhicule sera encore plus cher alors que le marché est en déclin», poursuit notre source. Et d'ajouter que cette nouvelle loi va être similaire (ou presque) à celle qui existe dans plusieurs pays d'Europe. «L'application immédiate de celle-ci fera disparaître pas mal de marques et de modèles de véhicules de nos routes. Il y aura certes moins de marques, moins de modèles dans les showrooms, mais plus de véhicules sûrs sur nos routes.» Notre interlocuteur est catégorique : «Les véhicules importés avec ces nouveaux équipements coûteront plus cher. A un certain niveau de prix, le client algérien optera automatiquement pour une marque allemande, japonaise, américaine, coréenne ou française.» En tout état de cause, les concessionnaires automobiles sont dans l'obligation d'importer des véhicules sûrs, dotés d'équipements de sécurité et de confort indispensables. Le plus tôt serait le mieux, dirions-nous, et ce, dans le souci de préserver notre pays de 4000 morts supplémentaires chaque année et notre économie de 7 milliards de dollars, facture annuelle d'importation des véhicules.