Les transporteurs publics et privés ignorent leur plan de charges. Les voyageurs sont livrés à eux-mêmes au-delà de 18h30. Depuis le transfert, en juin 2011, de la gare routière de la ville de Tizi Ouzou vers celle dite multimodale, réalisée à quelques kilomètres au sud du chef-lieu de wilaya, connue sous le nom de gare de Bouhinoun, dans le cadre du plan de circulation élaboré par les autorités, la galère des voyageurs ne cesse de s'accentuer. Tout comme les bouchons automobiles que les pouvoirs publics voulaient, à l'origine, éradiquer. Puis, vint le tour des autres aires de stationnement de transport suburbain de la ville desservant Draâ Ben Khedda, Tadmaït, Tirmitine, Makouda, Tigzirt, Boudjima, Boghni, délocalisées sur un site provisoire à Tala Allam (sortie-ouest de Tizi Ouzou). Le désarroi des voyageurs et des transporteurs est encore inextricable. L'été passé enfin, les transporteurs du suburbain ont été transférés vers une spacieuse gare, réalisée à proximité du village Boukhalfa avec plus de commodités. Néanmoins, de décongestionnement attendu pour la ville, il n'en fut rien. Ainsi, de par les bouchons monstres qui se forment dès l'entrée du chef-lieu, 20 à 30 minutes, voire plus, sont nécessaires pour le voyageur venant par bus urbain depuis cette station (3 km environ) pour rejoindre Tizi Ouzou. Il faut, pour les mêmes bus et suivant les journées et les horaires, un temps similaire pour gagner, depuis la gare de Bouhinoun, le centre-ville (2 km environ). La même galère est subie aussi sur le sens inverse. C'est dire que d'année en année le désarroi continue pour les voyageurs. Une course par taxi réglementaire ou d'un «clandestin» varie de 300 à 400 DA vers Draâ Ben Khedda, par exemple (10 km). Il faut avouer qu'aucun transporteur, qu'il soit de l'entreprise publique (ETUTO) ou du privé, ne respecte le «cahier des charges», à savoir assurer une ou deux rotations à des horaires précis au-delà de 18h30 – 19h/30. Le comble, en «chassant» les fourgons et minibus du centre-ville vers la station de Boukhalfa, à l'instar de ceux des autres aires de transport situées à l'est de la ville, on n'y tolère ni taxi réglementaire, ni «fraudeurs» pour y proposer leur service. Aussi, ces stations se transforment en «lugubre désert» dès la tombée de la nuit, intervenant au-delà de 17h30 en cette fin de l'équinoxe d'automne. Pendant ce temps, des usagers, bloqués en ville ou inversement, ne trouvent plus de bus urbains. Ces derniers n'assurant plus de desserte au-delà de 17h45 – 18h, voire même avant lors des week-ends et jours fériés. En conséquence, les minibus desservant Draâ Ben Khedda, Tadmaït, Tirmitine, Tigzirt, Attouche, Makouda, ou Boghni sont invisibles. «A quoi servirait-il de faire le pied de grue à la station en attendant d'hypothétiques clients qui ne peuvent venir jusqu'ici à pied, sachant que les trolleybus qui les ramassaient de la ville rentrent tous au garage à 18h?», dira un des opérateurs desservant la ligne de Draâ Ben Khedda. Pendant que des centaines de voyageurs souffrent chaque soir pour regagner les stations desservant leurs localités, l'ancienne gare routière, transformée en parc public avec jet d'eau et la mitoyenne place dite de l'Olivier (qui n'existe plus), restent lamentablement désertes. A peine si elles servent d'abri à quelques «privilégiés» des alentours pour s'y adonner à des «passe-temps» nocturnes, d'autant que, très tôt, la ville se vide, comme si elle vit sous… couvre feu.