Les postulants à la régularisation avaient jusqu'à vendredi dernier pour retirer les demandes de régularisation dans le cadre de la circulaire Sarkozy. La date fatidique du 13 août n'est plus d'actualité. Les préfectures accepteront la remise de dossiers complets au-delà. Place donc à l'attente de la réponse, ou plutôt au verdict, car les candidats vivent avec beaucoup d'angoisse cette attente, qui peut durer jusqu'à fin novembre, date à la quelle ils seraient régularisés ou invités à quitter le territoire français. Jusqu'ici, le ministère a comptabilisé 24 000 demandes de régularisation dans 30 préfectures (rassemblant 90% des cas) et a prévu de délivrer au total et à terme de 5000 à 6000 cartes de séjour d'un an pour « vie privée et familiale ». D'ici novembre, le ministère de l'Intérieur multiplie les expulsions et la dernière en date est celle d'Abdallah Lagab, 40 ans, expulsé début août vers Alger. Ce père de famille algérien, en situation irrégulière depuis 2001, dont les enfants sont scolarisés à Paris depuis 2003 et dont la femme, est enceinte, se trouve dans une situation administrative délicate. Le Réseau éducation sans frontière (RESF) dénonce un cas de « double peine », puisque Abdallah Lagab a effectué « quelques mois de prison en France et a été libéré en avance pour bonne conduite, avec une bonne expertise psychologique ». « Il a été interpellé le 5 août au centre de réception des étrangers alors qu'il se présentait pour l'examen de son dossier de régularisation dans le cadre de la circulaire Sarkozy », s'indigne RESF. Brigitte Wieser, porte-parole du RESF remarque qu'il y a « un avant et un après 24 juillet », date à laquelle le ministre de l'Intérieur a réuni les préfets pour leur donner des consignes d'application de la circulaire. « Avant cette date, toutes les familles que l'on a défendues et qui ont reçu des réponses ont été admises. Depuis hier (jeudi), on nous a signalé des cas de familles remplissant les principaux critères et qui ont été refusées. » Arno Klarsfeld, médiateur national dans le dossier des familles sans papiers comprenant des enfants scolarisés, affirme que les associations « font preuve de démagogie » dans leur défense des étrangers en situation irrégulière. « A travers les rencontres que j'ai eues avec l'administration, j'ai pu constater qu'elle était plus humaine que ne le disent les associations. Celles-ci font preuve de démagogie. Il y a une distorsion entre ce qu'elles affirment et la réalité », explique-t-il dans Le Monde. Arno Klarsfeld, nommé par Nicolas Sarkozy et dont la mission paraît des énigmatiques, Abadallah Lagoub avait été condamné « à trente mois de prison pour des coups de couteau et avait fait venir sa famille en France en 2004, alors qu'il était encore détenu ». Les associations ne baissent pas la garde et décident de rester vigilantes. « Les parents d'élèves et les profs n'accepteront pas de chaises vides lorsque les enfants auront repris les cours », prévient Brigitte Wieser.