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En attendant le 13 août
Familles des élèves sans-papiers
Publié dans El Watan le 31 - 07 - 2006

Ces familles des élèves sans-papiers vivent dans l'angoisse d'un refus de régularisation de leur situation administrative. Selon le ministre de l'Intérieur, elles ne seraient que 6 000 à en bénéficier, soit 10% des demandes, selon les chiffres des associations de soutien.
La préfecture est au bout de la ligne 8 du métro. Les familles sans papiers d'enfants scolarisés ont jusqu'au 13 août pour déposer leurs dossiers dans les préfectures afin d'obtenir la régularisation de leur situation. Fatiha doit présenter ce jeudi son dossier en vue d'une régularisation éventuelle. En France depuis décembre 2001, elle pense remplir tous les critères. « Avec deux enfants scolarisés, c'est obligé qu'ils nous régularisent. Nous sommes intégrés en France, mes enfants ont des attaches ici. Ils ne parlent même pas l'Arabe ! Puis, leur père a disparu. Je les élève toute seule. C'est dur de faire vivre sa famille en ne faisant que des petits boulots au noir. Je veux pouvoir vivre normalement, sans avoir peur des policiers. J'aimerai aussi retourner en Algérie voir mes parents », confie l'ancienne enseignante de français dans un collège d'Hussein-Dey. « Je rêvais d'une vie meilleure. Cela a vite tourné au cauchemar. Notre couple n'a pas résisté. On n'arrêtait pas de se chamailler devant les enfants. C'était pathétique. Nous n'avions aucune intimité. Une association nous a aidés au début pour trouver un appartement. Cela a duré quelques mois, puis il a fallu déménager. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai fait nos bagages. Par contre, mes enfants n'ont jamais changé d'école. C'était notre seul ancrage. » Des membres de Réseau d'éducation sans frontières (RESF), à l'origine de la mobilisation, ont aidé Fatiha à constituer son dossier. « J'étais perdue. J'ai couru à la préfecture de Créteil dès que j'ai entendu parler d'une circulaire qui prévoit de régulariser les élèves sans papiers et leurs parents. Je ne savais même pas qu'il fallait un dossier. Il y avait beaucoup de personnes qui étaient sur les lieux avant moi. » Safia est découragée. Son mari, Kaci, a été arrêté en mai dernier suite à un banal contrôle policier et reconduit à la frontière dans la semaine. Elle ne sait pas s'il pourra revenir. « Il a déjà refait son passeport et il tente d'avoir un visa pour l'Allemagne ou la Pologne. C'est complètement idiot ! Il aurait peut-être été régularisé avec nous. Je suis complètement dépassée. Je ne sais plus quoi faire. Je n'arrive pas à payer le loyer, je n'ai jamais travaillé de ma vie. Ce n'est pas avec des heures de baby-sitting que j'élèverai ma fille, Ursula. Et mon mari refuse que je le rejoigne en Kabylie. Je préfère renter en Algérie que d'être régularisée sans lui. A moins qu'il ne bénéficie lui aussi de cette régularisation malgré son expulsion. » Arrivée en France il y a près de six ans, Safia a très vite trouvé du travail et commencé une nouvelle vie. Toutes ses tentatives de régularisation ont échoué. « Nous avons pris deux avocats. Nous avons tout tenté. Mon mari est allé au point de se faire un faux diagnostic psychiatrique. Dès que la préfecture nous a refusé l'asile territorial, c'est-à-dire quelques mois après notre arrivée, tous les recours ont été vains. Je pense que la préfecture de Créteil est la plus intransigeante. Il paraît qu'à Paris, c'est plus souple… », s'angoisse la jeune maman de 30 ans. Le 13 août est pour elle un couperet. « Si jamais ma situation administrative n'est pas régularisée, je rentre au bled quelle que soit la réaction de mon mari. Je n'en peux plus. C'est la dernière occasion. C'est une vie de chien le fait d'avoir tout le temps d'être expulsée ! » Les papiers ou la clandestinité Mohamed, lui, est sans angoisse. Il aurait reçu des assurances que son dossier serait positif. Il refuse d'en dire plus. Skander et Jamel, ses deux enfants de 5 et 7 ans, l'ont accompagné à la préfecture de Paris. Toute la famille s'est présentée ce matin. Son épouse est repartie travailler. « C'est vrai que j'ai la banane, un sourire 21X27. Tu n'imagines même pas mon bonheur. Enfin, là je suis juste content mais cette semaine, normalement, les papiers seront dans ma poche. Vrai de vrai que je ferai une fête historique. Je quitterai mon travail de manutentionnaire dans les marchés pour chercher un vrai travail. J'étais ingénieur chimiste à Oran. Un nouveau départ avec des bases claires cette fois-ci. Mes enfants auront une vie plus décente. Le grand a peur pour nous. A l'école, des enfants lui ont dit que tous les élèves étrangers seront expulsés. Il est revenu en larmes. Il a fallu le rassurer. Mes mots étaient confus. Je ne savais pas trop quoi lui dire », se souvient Mohamed. Pour l'instant, Jamel joue avec son frère au football devant la préfecture, insouciant. Leur père attend un couple d'Algériens, originaires d'Oran aussi. Il est soucieux pour eux. « Ils ne répondent pas à la circulaire de Sarkozy. Ils ont juste une fille à la crèche. La scolarité commence à la maternelle ou à l'école primaire. C'est vraiment dommage. Ils méritent d'être régularisés, ce sont de braves gens. De toute façon, ils ont décidé de replonger dans la clandestinité en cas de refus. Jamais, ils ne quitteront la France de leur plein gré. » Mohamed appelle ses enfants et les invite au Mc Do. En partant, il glisse qu'il est convoqué pour mardi prochain.

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