Le décès du wali de Annaba, Mohamed Mounib Sendid, devient le nouveau sujet de polémique. Les rumeurs sur les circonstances de sa mort font réagir la classe politique nationale qui exige, depuis le début de la semaine en cours, une enquête sérieuse pour faire la lumière sur «cette affaire suspecte». Plusieurs partis sont montés au créneau pour jeter les suspicions sur la version officielle concernant la disparition de Mohamed Mounib Sendid. Dans un communiqué rendu public hier, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) revient d'abord sur «ces informations qui demandent à être confirmées qui font état de conditions suspectes qui seraient à l'origine du décès du wali de Annaba, après son évacuation dans un hôpital parisien». «Le RCD, qui s'associe à la douleur de la famille de ce commis de l'Etat, interpelle les pouvoirs publics qui ne doivent pas laisser la rumeur s'amplifier au risque d'alimenter une guerre des clans attisée par la fonte de la rente. Il appartient à la justice de se saisir d'un dossier qui concerne un drame humain et, probablement, une fois de plus, un dysfonctionnement institutionnel», explique le RCD, en dénonçant le climat qui règne dans cette ville «otage d'intérêts occultes». Le RCD demande ainsi une enquête rigoureuse et transparente sur cette affaire. «La justice ne peut rester plus longtemps silencieuse. Les résultats d'une enquête rigoureuse et transparente sont attendus par la famille du défunt et, plus généralement, l'opinion publique. L'éventuel refus de prendre en charge cette doléance serait en soi une réponse», indique encore le parti. Vendredi dernier, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, avait affirmé, à partir de Annaba, que Mohamed Mounib Sendid «était victime de la mafia du foncier». Louisa Hanoune alerte également sur une possible reproduction du cas Sendid dans d'autres wilayas du pays, où les premiers magistrats sont en proie à des pressions en tous genres. Le président du parti Jil Jadid, Soufiane Djilali, lui a emboîté le pas. En déplacement samedi dernier dans la région d'El Tarf, il dénonce «les pressions subies par le wali de Annaba de la part de la mafia locale du foncier ainsi que de hauts responsables civils et militaires». Tout en rendant un hommage appuyé au défunt qui «était un commis de l'Etat honnête qui a barré la route à la mafia du foncier», Soufiane Djilali demande au DRS d'enquêter sérieusement sur cette affaire. De son côté, le président du Front de la justice et du développement (FJD-Adala), Abdallah Djaballah, a appelé également, dimanche dernier et à partir de Annaba, les services de sécurité «à enquêter sérieusement sur les circonstances ayant entraîné la mort du wali et déférer devant la justice les mis en cause pour qu'ils soient punis». Il insiste, dans la foulée, sur «la célérité de cette enquête». «En Algérie, si on veut étouffer une affaire sensible, on lui désigne une commission d'enquête dont les conclusions attendues ne seront jamais rendues publiques», déplore-t-il. Le président du FJD ajoute : «C'est un fait très grave s'il s'avère vrai que le défunt wali, qui représente le président de la République dans sa wilaya, ait été l'objet de pressions et d'intimidations des barons de la région.» «Il s'agit de la crédibilité de l'Etat pour éclairer l'opinion publique sur les circonstances réelles de cette tragédie et mettre fin à la rumeur au niveau local et national», conclut-il.